Quelque 2.950 oiseaux migrateurs ont été dénombrés par les ornithologues dans la zone humide du lac de Sebkhat El-Maleh, à la sortie Sud d'El-Menea (Ghardaïa), a-t-on appris dimanche auprès de la Conservation des forêts de la wilaya. Ce dénombrement des sujets avifaunes, utilisant la zone humide d'El-Menea comme "une halte migratoire ou une zone de nidification" sur l'axe migratoire entre l'Europe et l'Afrique, a été établi à la faveur du traditionnel recensement international des oiseaux migrateurs effectué le 15 janvier de chaque année, par les ornithologues, a indiqué le Conservateur des forêts, Mohamed Abbas. Il a permis de répertorier une trentaine d'espèces avifaunes, pour la plupart des anatidés (377 canards souchets, 75 pilets, 60 siffleurs, 500 tadorne casarca et 200 sarcelle marbrées). L'on a dénombré aussi des flamands roses (316), des foulques macroules (497), des poules d'eau (166) et autres chevalier, pie grièche, Ibis falcinelle, busard des roseaux, petit gravelot, fuligule nyroca et milouin, grand corbeau et bécasseau des marais, a précisé la source. Ces sujets avifaunes ont été observés sur l'ensemble du site de la Sebkhat El Maleh, classé zone humide d'importance internationale en 2004 par la convention Ramsar, et qui s'étend sur plus de 18.947 hectares dont 1.300 ha de plan d'eau, a fait savoir le même responsable. "Ce nombre d'avifaunes et d'espèces hivernant dans cette zone humide constitue un indicateur biologique de l'état de santé de l'écosystème de cette zone humide en tant que maillon fort de la diversité biologique menacée par les activités humaines accrues", a-t-il souligné. Ce site d'un grand intérêt écologique constitue un berceau d'une population avifaune migratrice très variée dont une partie inscrite sur la liste des oiseaux menacés, élaborée par l'Union Internationale pour le conservation de la nature (UICN), tels que le tadorne casarca et le fuligule nyroca, et "doit être préservé à travers des mesures de protection", a estimé le Conservateur. Ce milieu naturel aquatique, en plus d'être un site exceptionnel pour l'écotourisme, est également un véritable laboratoire à ciel ouvert pour les scientifiques, car représentant un site ou nichent des milliers d'oiseaux migrateurs, une faune remarquable, des reptiles, des poissons et une flore endémique riche et variée, tels que le tamarix limoniastrum, Phragmites et Typha, qui colonise les berges et même les eaux du lac, a-t-on fait savoir à la Conservation. Cependant, ce site d'escale, d'hivernage et de nidification pour la population avifaune migratrice, est confronté à plusieurs menaces et dégradation multiples induites par l'activité humaine accrue et une urbanisation anarchique et accélérée particulièrement sur les berges. La détérioration du site par l'arrachage extensive, la coupe et brûlis de la végétation, la pollution par les dépôts des déchets urbains, les rejets des eaux usées dans le lac, le braconnage ainsi que les constructions illicites constituent autant de menaces pour l'équilibre écologique de cette zone humide. Afin de la préserver, les pouvoirs publics ont entamé des travaux de réalisation d'une station d'épuration des eaux usées d'une capacité de traitement de 30.000 M3/jour, pour prendre en charge les rejets d'eaux usées domestiques des deux communes mitoyennes, El-Menea et Hassi El-Gara. L'opération est en voie d'achèvement, selon les services de l'hydraulique de Ghardaïa.