L'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) prévient que l'économie mondiale, dans l'ensemble, est sur la voie d'une accélération "modeste" et que des "nuages de tempête" menacent à l'horizon. Si cette organisation a revu en hausse mercredi ses prévisions de croissance pour l'économie mondiale, s'inquiétant toutefois des risques liés à l'inflation très faible voire négative dans plusieurs pays européens, et à la surchauffe des places financières. L'OCDE a relevé ses prévisions pour l'Inde, où elle attend une croissance de 7,7% en 2015 puis 8,0% en 2016, et pour le Japon (1% en 2015 puis 1,4% en 2016), alors qu'elle les a maintenues pour les Etats-Unis (3,1% de croissance cette année puis 3,0%), et nettement abaissées pour le Brésil, où elle prévoit une récession cette année (-0,5%) et 1,2% de croissance en 2016. Pas de changement significatif en Chine, où la croissance devrait continuer à ralentir à 7% cette année puis 6,9% en 2016. L'OCDE a revu en hausse ses prévisions de croissance pour la zone euro, mais s'inquiétant de la très faible inflation dans la région, et de la surchauffe financière partout dans le monde. Elle prévoit en zone euro une croissance de 1,4% en 2015 et 2% en 2016, soit à chaque fois 0,3 point de mieux que dans ses précédentes estimations, remontant à novembre dernier. L'Organisation de coopération et de développement économique, qui voit "une chance pour la zone euro d'échapper à la stagnation", en attribue le mérite en grande partie à l'action "audacieuse" de la Banque centrale européenne (BCE). "La baisse des prix du pétrole et les effets de la politique d'assouplissement quantitatif de la BCE sont d'importants facteurs de croissance qui expliquent l'essentiel de la révision en hausse des prévisions", écrivent les économistes de l'OCDE dans leur rapport intermédiaire sur l'économie mondiale. L'OCDE considérait en novembre la morosité en zone euro comme l'une des principales menaces pour l'économie mondiale. Si elle salue les initiatives monétaires européennes, l'organisation basée à Paris, qui regroupe 34 pays développés, est plus critique envers la coordination budgétaire en zone euro. L'OCDE juge que la politique budgétaire en zone euro pourrait être "plus encourageante pour la demande", et que ses règles gagneraient à être "plus efficaces et plus crédibles".