L'Europe résiste mieux à la crise que les Etats-Unis. L'OCDE (Organisation de coopération et développement économiques) a revu en légère hausse sa prévision de croissance française pour le premier trimestre 2008, à 0,4% contre 0,3% lors de la précédente estimation, selon un rapport de conjoncture publié ce jeudi. Pour le deuxième trimestre, la prévision est maintenue à 0,4%, comme lors du rapport de décembre. Sur l'ensemble de 2008, la prévision de l'OCDE, actuellement à 1,8%, ne sera revue qu'au mois de mai. Parmi les voisins de la France, les prévisions de croissance ont été également revues en hausse pour l'Allemagne et la Grande-Bretagne. L'OCDE a ainsi maintenu sa prévision pour l'ensemble de la zone euro mais a fortement revu à la baisse celle concernant les Etats-Unis. L'organisation table désormais sur une croissance américaine de 0,1% au premier trimestre et nulle au deuxième, contre 0,3% et 0,4% dans le précédent rapport, publié en décembre. La prévision de croissance annuelle, actuellement à 2%, ne sera révisée que lors des prévisions semestrielles, en mai."L'économie américaine stagne, si elle ne se contracte pas déjà", constate l'OCDE. "Il est peut-être prématuré de la déclarer en récession, mais avec un rythme d'activité bien en-dessous du potentiel de croissance", il est clair qu'elle "ralentit très vite". "Le cycle immobilier s'est retourné", détaille l'OCDE. L'effondrement de l'investissement immobilier a retiré environ un point de pourcentage à la croissance américaine au cours des deux dernières années et continuera d'avoir le même impact cette année, selon ce rapport. En ce qui concerne l'inflation, elle a atteint 4% le mois dernier, 2,2% si l'on retire l'alimentation et l'énergie, bien au-delà des niveaux acceptables, selon l'OCDE. Concernant la France, l'OCDE est ainsi plus optimiste à court terme que la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, qui a indiqué jeudi que Bercy allait réviser en "légère baisse" ses prévisions de croissance pour 2008, compte tenu de la crise financière mondiale, tout en estimant que la France tenait "mieux" que ses voisins européens. A la mi-avril, la France publiera à nouveau "des prévisionnels de croissance, et je pense qu'on aura une légère baisse", a-t-elle précisé. Le gouvernement, qui a bâti son budget 2008 sur une hypothèse de croissance de 2,25%, avait déjà reconnu qu'elle serait plutôt de l'ordre de 2% en raison des effets négatifs de la crise. Parmi les autres institutions internationales, le Fonds monétaire international (FMI) table pour cette année sur 1,5% de croissance pour la France, et la Commission européenne sur 1,7%.