Le président Abdelaziz Bouteflika a lancé jeudi un message fort aux populations du Sud, les exhortant au renforcement du front intérieur, à la préservation de l'unité de la Nation et à la mobilisation autour de l'Etat national, "défenseur et garant des intérêts de l'ensemble des Algériens sans discrimination aucune". La célébration de la journée de la victoire à Ghardaïa a été l'occasion pour le Président Bouteflika d'évoquer la situation interne, particulièrement au Sud qui a connu "comme d'autres régions du pays, des difficultés" que le président Bouteflika explique par des "problèmes inhérents à la conduite des multiples fronts ouverts (...) en vue d'accélérer le développement du pays" et par les "tensions engendrées par les évènements dans la région et les contraintes imposées par une mondialisation effrénée". Les épreuves douloureuses vécues par la ville de Ghardaïa, la poursuite des protestations à Ain Salah contre le gaz de schiste "malgré les assurances données", les velléités de division, les attaques contre l'Etat et les menaces sur l'unité de la Nation sont autant de "préoccupations" et "inquiétudes" livrées "en toute franchise" par le président de la République. Alors que Ghardaïa commençait à peine à panser ses blessures après les épreuves endurées ces dernières années pour "renouer avec la sécurité, la quiétude et la sérénité d'antan", voilà que les "discours irraisonnés" de la division gagnent Ain Salah, observe le président Bouteflika. Pour le chef de l'Etat, ces tentatives visent à semer la culture du doute et à pousser les populations "à nuire à l'Etat de leur pays". Se disant "affligé" de constater que "certains tendent à mettre en doute le dévouement et l'intégrité des dirigeants de leur Etat", le président Bouteflika en appelle au patriotisme des citoyens de Ain Salah pour rester "attachés à la patrie et à ses intérêts". Il les exhorte "à privilégier la sagesse et à faire prévaloir la raison" car, affirme-t-il, "la préservation de la santé des citoyens et de leur environnement est la ligne rouge que ni l'Etat ni nulle autre partie ne peut franchir". La politique de la terre brulée pour arriver au pouvoir Segmentée autour du souci de la "préservation de l'unité de la Nation" devant les menaces de désunion qui guettent le pays , le président Bouteflika explique, par ailleurs, les enjeux et clarifie les objectifs de ceux qui "se sont laissés glisser sur la dangereuse pente de la politique de la terre brûlée". Pour le président Bouteflika, ces derniers ont pour "dessein d'arriver au pouvoir, même en mettant notre Etat en ruine et en marchant sur les cadavres des enfants de notre peuple". Les qualifiant de "pseudo hommes politiques, soutenus par une presse qui n'a aucun souci de son éthique professionnelle" , le président Bouteflika constate que cette catégorie d'"hommes politiques" "s'évertuent (...) à effrayer et démoraliser ce peuple, à saper sa confiance dans le présent et l'avenir". Mais cela ne saurait continuer, assure le chef de l'Etat, qui précise que, désormais, l'Etat sévira avec "fermeté" et "rigueur" pour mettre fin à ces dérives. En dépit de toutes ces épreuves, le chef de l'Etat s'est cependant dit "confiant" de "surmonter avec l'ensemble, dans la fraternité (...) toutes les difficultés qui peuvent survenir au cours de notre parcours commun vers le progrès et le bien-être au bénéfice de la collectivité nationale dans son ensemble". Enfin, le Président Bouteflika a tenu à clarifier la mesure relative au nouveau découpage territorial annoncé pour les régions du Sud et des Hauts Plateaux, rassurant, à cet effet, les habitants de ces contrées que "les mesures arrêtées seront concrétisées dès que sera réglée la question préjudicielle liée aux procédures réglementaires".