Le chef de la milice chiite des Houthis a appelé dimanche à la mobilisation pour poursuivre l'offensive lancée par ses forces dans le sud du Yémen qui vise selon lui les extrémistes d'Al-Qaïda et du groupe autoproclamé "Etat islamique" (Daech/EI). Alors qu'Al-Qaïda au Yémen, bien implantée dans le Sud du pays, est considérée comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste, l'EI vient de revendiquer les attentats suicide ayant fait vendredi 142 morts et plus de 350 blessés dans deux mosquées de Sanaa fréquentées par les Houthis, qui contrôlent la capitale depuis septembre. Dans un discours télévisé, M. Houthi a invité "le grand peuple du Yémen (...) à la mobilisation générale" et au recrutement "de combattants pour les enrôler" dans sa milice. Des centaines de miliciens Houthis et de militaires fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh tentaient dimanche de prendre le contrôle de la ville de Taëz, qui commande la voie vers Aden, la grande ville du Sud où est retranché le président Abd Rabbo Mansour Hadi depuis sa fuite en février de la capitale. Pour M. Houthi, "Hadi est une marionnette aux mains des forces du mal, conduites par les Etats-Unis", accusés de fomenter un complot "financé par l'Arabie saoudite et le Qatar". Il a invoqué la lutte contre Al-Qaïda et l'EI pour justifier l'offensive menée par ses miliciens qui, après s'être emparés en février du pouvoir dans la capitale, cherchent désormais à progresser vers le sud du pays. "Il est injuste qu'Al-Qaïda et Daech puissent trouver refuge dans une quelconque région" du Yémen. "Toutes les forces politiques qui soutiennent Al-Qaïda seront dans le collimateur" des miliciens chiites, a-t-il prévenu, avant d'ajouter: "Désormais, nous ne permettrons plus qu'Al-Qaïda et Daech bénéficient d'une couverture politique ou régionale". Dans son discours diffusé par Al-Masirah TV, la chaîne de sa milice, M. Houthi a menacé de se retirer du dialogue politique parrainé par l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Jamal Benomar, et rejeté implicitement une offre de dialogue à Ryadh, proposée par l'Arabie saoudite à la demande du président Hadi. "Le dialogue ne peut se poursuivre indéfiniment. C'est une mascarade et cela est inacceptable", a-t-il dit, avant de prévenir que "le peuple va se prendre en charge et laisser les forces politiques poursuivre leur dialogue improductif". En outre, "le dialogue ne peut pas être placé sous le patronage d'une quelconque partie qui alimente les tensions au sein du peuple yéménite", a-t-il ajouté.