La Maison Blanche a appelé les autorités israéliennes à mettre fin à leur occupation des territoires palestiniens "qui dure depuis près de 50 ans", réitérant son attachement à une solution à deux Etats, israélien et palestinien, conditions sine qua non selon la communauté internationale pour assurer la paix et la prospérité au Proche-Orient. "Les Etats-Unis ne cesseront jamais de travailler en faveur d'une solution à deux Etats", a déclaré Denis McDonough, secrétaire général de la Maison Blanche, jugeant, lors d'un discours à Washington lundi, qu'il fallait "mettre fin à une occupation qui a duré près de 50 ans". Au cours des derniers jours de sa campagne controversée, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé qu'un Etat palestinien indépendant ne coexistera jamais avec Israël tant qu'il sera en poste. Une position dénoncée par la communauté internationale. "Nous ne pouvons simplement pas faire comme si ces propos n'avaient jamais été prononcés ou ne soulevaient pas des questions sur l'engagement du Premier ministre à atteindre la paix à travers des négociations directes", a poursuivi le secrétaire général de la Maison Blanche évoquant les déclarations "troublantes" de Netanyahu. Dénonçant avec force les "propos contradictoires" de Netanyahu, M. McDonough, qui travaille aux côtés du président américain, Barack Obama, depuis plus de dix ans, a souligné que les Palestiniens devaient "avoir le droit de vivre dans un Etat souverain et de se gouverner eux-mêmes". "Les enfants palestiniens méritent (...) d'être libres sur leurs terres(...)", a-t-il poursuivi, appelant le prochain gouvernement israélien à démontrer, avec des actes et pas seulement des mots, un "engagement sincère" envers une solution à deux Etats. --Seule la création d'un Etat palestinien permettra d'assurer la paix au Proche-Orient- Le président Obama, qui a exprimé sa déception quant aux déclarations de Benjamin Netanyahu, a souligné que la démocratie reposait "sur le principe d'un traitement équitable et juste pour chacun" et "continue de penser qu'une solution à deux Etats est la meilleure façon de répondre aux tensions". De son côté, le premier ministre canadien Stephen Harper a réitéré l'appui de son pays à la solution à deux Etats, réaffirmant la position de longue date du Canada en faveur de cette solution. Solution prônée également par le président français François Hollande et le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, qui ont souligné que "seule la création d'un Etat palestinien viable et souverain, vivant dans la paix et la sécurité aux côtés d'Israël, permettra d'assurer paix et prospérité au Proche-Orient". --La Palestine poursuit son offensive diplomatique et judiciaire-- En réaction aux déclarations du Premier ministre israélien contre un Etat palestinien, le responsable palestinien Saëb Erakat, a indiqué que la communauté internationale doit endosser l'initiative de la Palestine à la Cour pénale internationale (CPI) et l'adhésion palestinienne à davantage d'organisations internationales. "Nous disons clairement que nous irons au tribunal de La Haye (la CPI). Nous allons accélérer, poursuivre et intensifier" les efforts, a dit Saëb Erakat, jugeant que "ceux qui, dans la communauté internationale, protègent Netanyahu sont ses complices". "Nous ne reviendrons pas sur notre position", a affirmé le président palestinien Mahmoud Abbas, en évoquant l'offensive diplomatique et judiciaire engagée par les Palestiniens. "C'est notre droit de saisir toutes les institutions internationales pour y faire respecter nos droits et appliquer les résolutions internationales". Le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo, a affirmé qu'Israël avait choisi "la voie du racisme et de l'occupation" et non pas celle des négociations, en faisant triompher Benjamin Netanyahu aux élections parlementaires. Le dernier échec des négociations de paix remonte à avril 2014. Depuis, les Palestiniens ont tenté d'obtenir de l'ONU une résolution mettant un terme à l'occupation israélienne, et ont adhéré à la CPI avec l'intention de poursuivre les dirigeants israéliens pour crimes de guerre dès le 1er avril.