Célébrer la culture arabe depuis la ville de Constantine est aussi une façon d'apprendre à "vivre ensemble" et une manière d'"ancrer dans les esprits la culture de la paix", a estimé dimanche à Constantine, la directrice générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), Irena Bokova. Accompagnée du ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mohamed Mebarki, Mme Bokova, intervenant à l'université Constantine-1 à l'occasion du lancement de l'année internationale de la lumière, a affirmé qu'à travers l'histoire de l'Algérie, la ville des ponts est la cité qui symbolise la ‘‘diversité culturelle'' et ‘‘montre le chemin de la tolérance''. Elle a ajouté, dans ce contexte, que le fait d'arpenter les rues de l'antique Cirta, c'est "remonter le temps et parcourir le monde et la mémoire, à travers des vestiges berbères, des traces romaines et un brassage de civilisations et de communautés". Affirmant que la culture arabe, comme toute autre culture, "se fortifie et se renouvelle dans l'échange", la directrice générale de l'Unesco a ajouté que la diversité du patrimoine archéologique, architectural et culturel est une "chance pour apprendre à vivre ensemble". Elle a également souligné que fêter la culture arabe dans un "moment tragique qui voit le patrimoine de l'humanité attaqué" est aussi une manière de "combattre l'obscurantisme et l'extrémisme" et "une occasion pour rétablir la vérité historique, celle de l'apport des musulmans dans l'émergence de la science". Mme Bokova a appelé, dans ce contexte, à la "valorisation de l'âge d'or des premiers khalifats de l'islam", creuset du savoir et de la culture afin, a-t-elle souligné d'"opposer la lumière des sciences et de l'éducation à l'obscurantisme et à l'ignorance". Elle a aussi rappelé que le savant Ibn El Haytham, dont le millénaire de la parution de son Traité d'optique coïncide avec le lancement de l'année internationale de la lumière, demeure le "pionnier" dans ce domaine et représente "un message de tolérance, d'ouverture et de paix". De son côté, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a mis l'accent sur l'importance accordée en Algérie à l'optique, ce qui est, a-t-il précisé "perceptible à travers un programme national de la recherche relatif à ce domaine''. Le ministre a également souligné qu'il était primordial de compléter ce dispositif académique par "l'instauration d'une culture scientifique" afin de promouvoir la science et la connaissance au sein de la société. Evoquant le programme des manifestations de l'année internationale de la lumière, M. Mebarki a indiqué que d'éminentes personnalités nationales et étrangères, des universitaires et des chercheurs versés dans ce domaine, donneront des conférences et animeront des débats au cours de colloques devant être organisés tout au long de l'année. La directrice générale de l'Unesco avait entamé sa visite à Constantine par la découverte du musée national Cirta et du palais Ahmed Bey, siège du musée national des arts et expressions culturelles traditionnelles.