La réhabilitation et le réaménagement du palais de la culture Mohamed-Laïd Al Khalifa ne comble pas simplement un vide en matière d'infrastructures culturelles, dès lors que cet édifice, complètement relooké, figure désormais en pôle position pour constituer un haut lieu de la culture, au coeur de Constantine. La réhabilitation, l'habillage et le réagencement de l'ex-garage Citroën, situé sur la Place du 1er Novembre 1954 (ex-La Brèche), lancés dans le cadre de la manifestation "Constantine, capitale 2015 de la culture arabe", ont donné naissance, dans un décor des plus splendides, à de nouveaux espaces d'accueil, d'exposition, de spectacles, de lectures et de conférences qui vont désormais permettre à Constantine d'organiser confortablement des évènements culturels et scientifiques, quelle qu'en soit l'ampleur ou la portée. Le résultat obtenu est aujourd'hui "plus que probant", de l'avis des spécialistes qui ont eu à accéder à l'intérieur de cette structure culturelle qui sera inaugurée jeudi, en même temps que trois expositions majeures : les toiles du regretté Kamel Nezzar, les manuscrits conservés sur le Rocher et "la ville de Cirta et les royaumes Numides". Le réaménagement du palais de la culture Al Khalifa qui abritait les locaux de l'ex-siège d'Air Algérie et un espace commercial, a permis aux concepteurs de réaliser plusieurs espaces d'exposition, deux (2) salles de conférences, une bibliothèque, une salle de conférences et une salle de spectacles, en plus d'un salon d'honneur réservé à l'accueil des hôtes de la ville. De nombreux constantinois, avant même de pouvoir accéder à cet édifice culturel complètement métamorphosé, n'hésitent pas à exprimer leur admiration devant le côté plutôt imposant, voire monumental, que renvoie l'ancien garage Citroën qui occupa les lieux jusqu'au premier aménagement des locaux en maison de la culture, à la fin des années 1980. "Même les plus sceptiques qui ironisaient en soutenant qu'un garage resterait toujours un garage, ont fini par se rendre à l'évidence et admettre que dans une ville qui ne connait pas la mesure on peut passer du manque au trop plein et du garage au palais", affirme fièrement Abla Beldjerbi, une jeune ingénieure de 30 ans. Considéré comme l'une des infrastructures indispensables à l'organisation des différentes activités prévues dans le cadre de cette manifestation, l'édifice a été réhabilité "en un temps record, selon les normes et les critères requis", affirment les responsables de la direction des équipements publics, chargés du suivi de ce chantier. Une importante opération de mise à niveau architecturale et structurelle a été engagée sur cet édifice qui s'étend sur une surface de 8.795,37 m2 et dont tout l'espace a été refait et réadapté aux besoins de la vie culturelle moderne. Structuré en R + 1, le palais de la culture Al Khalifa a été doté d'un ascenseur donnant sur le centre de Constantine, tandis que l'accès par escaliers a été conçu suivant un modèle futuriste, avec des rampes en bois et des marches en verre. A l'entrée principale de cet édifice culturel que la majorité des Constantinois qualifiaient de "lugubre", une cascade et un aquarium ont été réalisés pour donner la fraîcheur et du tonus aux visiteurs. Des matériaux nobles comme le marbre, le granit et le bois d'essence pure, ont été utilisés pour donner son nouveau visage à un édifice appelé à servir davantage la notoriété de la ville de par son emplacement géographique et sa conception architecturale où l'on retrouve, en façade, un habillage en claustras, du plus bel effet, entourant une entrée monumentale avec quatre colonnes inspirée du style gréco-romain. Il ne fait pas de doute dans l'esprit des Constantinois que le palais de la culture Mohamed-Laïd Al Khalifa jouera, tout autant que le palais Malek-Haddad, un rôle important dans la réussite du grand évènement constantinois, au double plan culturel et urbanistique.