L'Union européenne (UE) a annoncé dimanche la tenue prochaine d'une réunion des ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères destinée à prendre des mesures immédiates pour faire face aux naufrages de migrants en Méditerranée. Une réunion conjointe des ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères se tiendra à cet effet, car "des vies humaines sont en jeu, et l'UE dans son ensemble a l'obligation morale et humanitaire d'agir", a annoncé la Commission de l'UE, qui prépare une nouvelle stratégie à adopter, durant le mois de mai, sur l'immigration. La tenue d'une telle réunion était déjà prévue "avant juillet", selon un diplomate européen. Mais en plus de cette stratégie, des "mesures immédiates sont nécessaires. (...) Tant que les pays d'origine et les pays de transit ne prendront pas des mesures pour éviter ces traversées désespérées, des gens continueront à mettre leur vie en péril. Une grande partie de notre approche est de travailler avec les pays tiers", a insisté l'exécutif européen. Quant aux pays pourvoyeurs de migrants clandestins, ils plaident pour une assistance européenne, en vue de leur permettre de lutter contre ce fléau, à travers l'aide au développement et la fixation des populations dans leurs régions d'origine. De son côté, la chef de la diplomatie de l'UE, l'Italienne Federica Mogherini, a décidé d'inscrire cette question à l'agenda de la réunion des ministres des Affaires étrangères lundi à Luxembourg. "Je vais présenter une série de propositions concernant la Libye, une des principales routes du trafic illégal de migrants", a-t-elle ajouté dans un communiqué séparé. "Nous avons trop souvent dit "plus jamais ça". Il est désormais temps pour l'Union européenne de prendre le problème à bras le corps sans plus attendre", a estimé Mme Mogherini. Elle a jugé le nouveau naufrage en Méditerranée, dans la nuit de samedi à dimanche, d'un bateau transportant 700 migrants, "inacceptable" dans "une union fondée sur des principes de solidarité, de respect des droits de l'homme et de dignité pour tous". En conséquence, les Européens doivent "continuer à travailler sur les causes profondes de l'immigration et particulièrement sur l'instabilité dans la région, de l'Irak à la Libye", a-t-elle ajouté.