Un Sommet extraordinaire de l'Union européenne (UE) consacré au drame des migrants en Méditerranée est prévu jeudi à Bruxelles pour mettre fin à un drame dans lequel pas moins de 1 750 candidats à l'immigration sont morts depuis le début de l'année en cours. A l'occasion de leur sommet, les dirigeants européens tenteront de conjuguer les efforts afin de faire face aux flux migratoires dus principalement aux conflits, l'instabilité et le sous-développement, régnant dans les pays de départ. Annonçant la réunion le président du Conseil européen, Donald Tusk, a affirmé que "nous ne pouvons pas continuer comme cela, nous ne pouvons accepter que des centaines de personnes meurent en essayant de traverser la mer pour venir en Europe". Le sommet a été demandé par le Premier ministre italien, Matteo Renzi, après le naufrage au large des côtes libyennes dimanche d'un bateau au large de la Libye faisant 800 morts. Des statistiques indiquent également qu'il y a eu 1 300 morts durant le seul mois d'avril 2015. "Si nous n'agissons pas maintenant la crise va prendre des proportions dangereuses dans les mois qui viennent", a prévenu, pour sa part, le commissaire européen en charge du dossier, Dimitris Avramopoulos, en détaillant un plan d'action en dix points qui servira de "base de travail" aux dirigeants jeudi. Ce plan prévoit le doublement des moyens pour la mission de surveillance maritime Triton, qui pourra patrouiller dans une zone plus large et devra participer aux secours. Après une série de naufrages, qui ont fait plusieurs centaines de victimes, le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé mardi à davantage de coopération pour faire face à la crise migratoire en Méditerranée, soulignant la nécessité de poursuivre en justice les passeurs. Dans une déclaration adoptée à l'unanimité, les 15 pays membres "expriment leur ferme soutien" aux pays riverains qui font face à cette crise. Ils recommandent "d'intensifier la coordination des efforts internationaux pour renforcer la réponse" à cette crise et "protéger les migrants" des trafiquants. Ils "déplorent et condamnent" ce trafic et soulignent "la nécessité de poursuivre en justice les responsables". Par ailleurs, le Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a épinglé lundi l'Union européenne (UE) sur ses politiques migratoires "cyniques", demandant à la communauté internationale d'ouvrir une enquête indépendante sur les naufrages en Méditerranée.