Le groupe industriel public des ciments d'Algérie (GICA) va investir 154 milliards de DA pour porter sa production à 18,5 millions de tonnes (MT) à fin 2017 contre 11,5 MT actuellement, soit une augmentation de 38%, a indiqué à l'APS le P-dg de ce groupe, Rabah Guessoum. Ces investissements portent sur l'extension des capacités de production de deux cimenteries existantes et la réalisation prochaine de deux nouvelles usines. Les travaux d'extension des capacités de production des cimenteries de Chlef et de Aïn Kebira (Sétif) ont déjà été lancés, lesquelles vont permettre au groupe d'augmenter la production globale à 15,5 MT/an à fin 2016. Ainsi, la production de la cimenterie d'Aïn Kebira triplera pour passer d'un (1) MT de ciment actuellement à 3 MT à fin 2016, tandis que celle de Chlef devra doubler en passant de 2 à 4 MT annuellement, selon le même responsable. Quant aux deux nouvelles cimenteries à mettre en place, elles seront installées à Béchar et à Oum El Bouaghi et dont l'entrée en production est prévue pour fin 2017. Le groupe GICA est en phase de réception des offres des soumissionnaires pour la réalisation de ces deux cimenteries dans un délai fixé à 36 mois. La future usine d'Oum El Bouaghi, qui produira 2 MT/an, sera détenue en partenariat avec le groupe public du BTPH Cosider, conformément aux orientations des pouvoirs publics visant à encourager le partenariat public-public. Concernant la future cimenterie de Béchar, qui sera dotée d'une capacité de production d'un (1) MT de ciment/an, elle sera détenue uniquement par le groupe GICA. En outre, un projet de construction d'une autre cimenterie à El Bayadh d'une production d'un (1) MT de ciment/an est en phase de négociation avec un partenaire étranger, avance M. Guessoum. =Plus de 513 millions de dollars d'importations pour combler le déficit= Avec ses douze (12) cimenteries publiques opérationnelles d'une production totale de 11.555.280 tonnes de ciment en 2014, le groupe GICA détient le marché à hauteur de 59%, alors que les 41% sont couverts par le secteur privé et les importations. Actuellement, l'Algérie dispose de 14 cimenteries publiques et privées d'une capacité de production globale de près de 19,5 MT/an alors que la demande est de 24,5 MT annuellement, soit un déficit de 5 MT. Cet écart est comblé par les importations dont la facture a coûté, rien que pour l'année 2014, un montant de 513 millions de dollars, en hausse de plus de 28% comparativement à 2013. Le pays s'est donc fixé l'objectif d'encourager les investissements dans ce créneau afin de répondre totalement à la demande du marché qui enregistre des hausses consécutives notamment avec les plans d'investissements publics. A ce propos, M. Gessoum affirme que l'objectif principal du groupe est de juguler les importations par la production de tout type de ciment importé à l'exemple du ciment destiné au secteur pétrolier où il est utilisé dans la construction des puits de pétrole. C'est ainsi que ce groupe public a effectué des essais pour la production de ce type de ciment, qui ont été concluants, et est en phase de discussion avec le groupe Sonatrach pour convenir de contrats d'approvisionnement. Interrogé sur des projets d'exportations une fois que la production nationale pourrait répondre à la totalité des besoins nationaux, le même responsable indique que le groupe qu'il dirige est déjà à la recherche d'un partenaire étranger, leader dans ce domaine, pour l'accompagner dans cette éventuelle opération. Mais selon plusieurs professionnels du secteur, les parts de marchés mondiaux de ciment sont quasiment monopolisées par un cartel de compagnies internationales activant dans cette filière industrielle. A rappeler que les 12 cimenteries gérées par Gica sont celles de Hadjar-Soud (Annaba), Aïn Kebira (Sétif), Hamma Bouziane (Constantine), Tébessa, Aïn Touta (Batna), Sour El Ghozlane (Bouira), la Mitidja (Meftah-Blida), Alger, Zahana (Mascara), Béni-Saf (Aïn Temouchent), Saïda et de OuedSly (Chlef). Le capital social de certaines cimenteries publiques à été ouvert à hauteur de 35% aux partenaires étrangers durant la période 2005-2008. C'est ainsi que les unités de Hadjar Soud et de Sour El Ghozlane ont conclu des partenariats, en 2008, avec la société italienne Buzzi Unicem, spécialisée dans le secteur du ciment et de ses dérivés. La cimenterie de Béni-Saf a, quant à elle, signé en 2005 un accord de partenariat avec la société saoudienne "Pharaon investment group limited", alors que celle de Zahana a noué un accord en 2007 avec le groupe égyptien Asec. La cimenterie de la Mitidja a fait l'objet d'un partenariat en 2008 avec le groupe français Lafarge. Ces partenariats visent notamment à accroître la production de ciment, engager des investissements et mettre à niveau les cimenteries. Par Hayat Lazri