La défense de Chani Majdoub, principal accusé dans l'affaire de l'autoroute est-ouest dans laquelle sont impliquées 16 personnes et sept entreprises étrangères, poursuivait dimanche au huitième jour du procès son plaidoyer devant le tribunal criminel d'Alger, sollicitant l'acquittement du mandant, a constaté l'APS. Me Amine Sidhoum est longuement revenu sur les conditions de détention de son mandant rappelant que ce dernier a été séquestré et maltraité par les services de sécurité qui l'ont, selon lui, empêché de contacter sa famille et lui ont interdit l'examen médical pourtant garanti par la loi. "Arrêté le 16 septembre 2009, mon client n'a été entendu par le juge d'instruction du tribunal de Bir Mourad Rais que le 6 octobre 2009 à minuit", s'est prévalu l'avocat insistant sur le non respect des droits de l'accusé et de la durée de garde à vue. Il a indiqué qu'une plainte au profit de Chani Majdoub déposée auprès du procureur de la République compétent pour enlèvement et détention abusive a été classée en une semaine seulement, un temps record, a-t-il ironisé. Pour l'avocat, le dossier de l'instance ne comporte aucune preuve matérielle de la culpabilité de son client. La somme de 1,5 million de dollar versé par le groupe Citic-CRCC couvrait ses services en matière de garantie bancaire, a-t-il argué. Il a présenté un contrat signé par Chani Majdoub, en sa qualité de représentant légal du groupe chinois, également impliqué dans l'affaire, et de Citic CRCC international dont le siège est à Pékin. Selon la défense, la rencontre de Chani avec Mohamed Bouchama au ministère des travaux publics s'inscrivait dans le cadre de cet accord. Il s'agissait de lever certaines entraves administratives qui retardaient le travail du groupe sur le projet de l'autoroute est-ouest, s'est encore prévalu Me Sidhoum louant l'intégrité et l'expérience des deux prévenus mais surtout leur "dévouement au pays alors que des cerveaux l'ont fui du fait de pareilles poursuites infondées". IL développera sa thèse en soulignant que l'affaire concernait, à 80 %, des projets de transport à Alger (métro, tramway et téléphérique) s'interrogeant pourquoi le ministre des travaux publics a-t-il été entendu alors (en tant que témoin) et pas le ministre des transports. Il considère également que l'accusation de son mandant sur la base des allégations de Mohamed Kheladi, autre accusé, à l'origine de l'affaire, est contraire aux règles d'usage juridiques. Dix neuf avocats se sont relayés, depuis vendredi, pour plaider en faveur de leurs mandants respectifs. Après les plaidoiries de la défense de Mohamed Kheladi, Allab El Kheir et le Citic CRCC, le tribunal tiendra ses délibérations avant de rendre son jugement. Des peines de prison d'une année à 20 ans ont été requises vendredi par le procureur général contre les personnes impliquées dans cette affaire.