Un colloque international dédié à la dimension spirituelle et intellectuelle du fondateur de l'Etat algérien moderne, l'Emir Abdelkader, s'est ouvert lundi à Oran avec la participation d'une centaine de chercheurs et personnalités culturelles de différents pays et en présence du ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni. "L'Emir Abdelkader, poétique et tasawwuf" est le thème générique de la rencontre qui se tient jusqu'à mardi, à l'initiative de l'Unité de recherche sur la Culture, la Communication, les Langues, les Littératures et les Arts (UCCLLA), relevant du Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC). "La manifestation scientifique a pour objectif de mettre en valeur la richesse du legs culturel de cette grande figure de l'histoire algérienne", a souligné le directeur de l'UCCLLA et coordinateur du colloque, Mohamed Daoud. Y prennent part des chercheurs et enseignants universitaires venus de plusieurs universités algériennes aux côtés de leurs pairs étrangers invités d'une dizaine de pays, dont l'Egypte, les Emirats arabes unis, la France, la Jordanie, le Maroc, la Tunisie et la Turquie. Les conférences et ateliers programmés dans ce cadre seront consacrés aux questions relevant de la culture, de la connaissance, de la littérature et des aspects linguistiques, a indiqué le coordinateur du Colloque, signalant que "ces thématiques sont inscrites dans les programmes de recherche de l'UCCLLA et des laboratoires partenaires". "Les intervenants s'attelleront à rendre visibles les postures intellectuelles et littéraires de l'Emir Abdelkader, celles qui lui ont permis d'être une personnalité éminente ayant su faire face aux défis et enjeux de l'époque", a expliqué Mohamed Daoud. "Porteur d'un projet humaniste, l'Emir Abdelkader a pu dépasser, par sa profonde vision, les frontières locales et régionales", a-t-il relevé, faisant valoir que "l'Emir n'a pas été uniquement le fondateur de l'Etat Algérien moderne et résistant à l'occupation française durant plusieurs années, mais il s'est illustré, également, par la maîtrise du verbe, tantôt poète, tantôt penseur traitant de plusieurs questions". L'Emir a légué une oeuvre très riche dont "Kitab el mawaqif" (Le livre des haltes) et "Dhikr el aqil" (Rappel à l'intelligent, avis à l'indifférent), traduit par "Lettre aux Français" où il met en exergue le mérite du savoir et des savants. Il est également l'auteur de plusieurs traités et poèmes qui font de lui "un poète et un soufi de grande stature", a encore noté Mohamed Daoud, insistant sur le fait que "le rapprochement de l'Orient et de l'Occident, le dialogue des cultures et des religions ont été au coeur de ses réflexions". La cérémonie d'ouverture du colloque s'est tenue en présence du wali d'Oran, Abdelghani Zaalane qui s'est félicité de la tenue de cette manifestation scientifique mettant en relief la dimension humaine de l'illustre figure de l'histoire nationale.