Le ministre des moudjahidine Tayeb Zitouni a annoncé lundi à Oran que 12 pays ont remis des archives sur la guerre de libération nationale. Invité au Forum de la radio nationale, diffusé sur les ondes, en marge du colloque international sur la pratique de la torture durant la période coloniale, le ministre a indiqué que les démarches diplomatiques se poursuivent toujours pour récupérer des archives traitant de la glorieuse révolution du 1er novembre 1954. "Ces démarches sont entreprises soit dans le cadre des négociations ou des relations bilatérales. Nous sommes même disposés à acheter ces archives si elles sont proposées à la vente", a-t-il précisé. Sur une question relative à la criminalisation du fait colonial et la repentance de la France pour ses crimes, Tayeb Zitouni a estimé que "la priorité doit être donnée à l'écriture de l'histoire de la guerre de libération nationale pour mettre en exergue les sacrifices consentis par le peuple algérien". "En transmettant, de génération en génération, les témoignages sur les affres subis par le peuple algérien, nous parviendrons en fin de compte à toucher les générations françaises qui pourront ainsi découvrir les crimes commis par leurs aïeux et leurs ainés pour demander ensuite le pardon", a-t-il ajouté. Tayeb Zitouni a annoncé que diverses activités et des expositions de photos sur la guerre de libération nationale seront mises sur pied par les ambassades d'Algérie dans plusieurs pays européens. Sur l'organisation de colloques et rencontres sur la Révolution, il a précisé que l'objectif visé est "non pas de révéler tout ce qui peut ternir les relations entre la France et l'Algérie". Il s'agit de mettre en exergue l'histoire nationale afin qu'elle soit source de fierté et un héritage transmis aux générations post indépendance", a-t-il souligné. Concernant la dernière visite en Algérie du Secrétaire d'Etat français aux anciens combattants, Jean-Marc Todeschini et l'hommage rendu, à Sétif, aux victimes des massacres du 8 mai 1945, le ministre a estimé que "cette démarche est une reconnaissance de la France de ses crimes". "C'est une démarche appréciable, mais elle reste incomplète et insuffisante", a-t-il ajouté. Il est à noter que le ministre des moudjahidine a procédé à l'ouverture du colloque international sur "les pratiques répressives et politiques coloniales françaises en Algérie : l'exemple de la torture".