Unies) - Jusqu'à 20.000 migrants risquent de trouver la mort d'ici l'automne 2015 en Méditerranée, a prévenu lundi le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour les migrations internationales et le développement, Peter D. Sutherland, appelant la communauté internationale à s'unir contre les passeurs. S'exprimant devant le Conseil de sécurité des Nations Unies à l'occasion d'une réunion sur la coopération entre l'ONU et les organisations régionales et sous-régionales, M. Sutherland a rappelé que durant les 130 premiers jours de l'année en cours, 1.800 personnes sont mortes noyées en Méditerranée, un chiffre 20 fois supérieur à celui de l'année précédente sur la même période. Mettant en garde contre le fait que, à ce rythme, entre 10.000 et 20.000 migrants risqueraient de trouver la mort d'ici l'automne 2015, le Représentant spécial a plaidé en faveur d'un dialogue soutenu sur cette question entre les Nations Unies, les organisations régionales et les gouvernements, notamment ceux des pays d'origine, de transit et de destination des migrants. M. Sutherland a notamment appelé l'Europe et l'Afrique à adopter une stratégie commune contre les trafiquants, dont le commerce est devenu plus lucratif que celui des armes ou des drogues les migrants payent parfois jusqu'à 15.000 dollars aux passeurs pour entreprendre la traversée. Soulignant la complexité de cette crise, le Représentant spécial a noté que si la communauté internationale parvienne à neutraliser les trafiquants, les migrants se retrouveraient bloqués dans un pays de transit, sans droits ni protection, d'où la nécessité de coopérer avec ces pays pour trouver des solutions. M. Sutherland a par ailleurs estimé que l'ensemble de la communauté internationale devait partager équitablement le fardeau des réfugiés, dénonçant l'anomalie selon laquelle la Jordanie et le Liban accueillent actuellement à eux deux près de 1,8 million de réfugiés syriens, qui représentent par ailleurs le tiers de tous les migrants entreprenant la traversée de la Méditerranée. "Nous avons besoin de plus de pays d'accueil et de quotas de réinstallation plus larges ", a ainsi déclaré le Représentant spécial, rappelant que seulement la moitié des 28 pays de l'Union européenne sont à l'heure actuelle des pays d'accueil.