Des centaines de familles algéroises ont quitté mardi leur habitat précaire dans le cadre de l'opération de relogement de 2.313 familles habitant dans 52 sites insalubres. C'est d'ailleurs, à Alger-centre, à la rue Labi-Bren M'hidi que le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, a donné le coup d'envoi de cette opération. Des familles habitant des bidonvilles ou logeant dans des caves ou sur des terrasses que ce soit à Bab Ezzouar, El Madania, El Mouradia ou Sidi M'hamed étaient aussi concernées par l'opération. Sur les sites d'accueil à la cité 1.450 logements dénommé Souachette à Rouiba ou à la cité 128 logements de haouch Mouhoub à Baraki, les nouveaux occupants étaient satisfaits de cette opération de relogement. Nombreux étaient ceux à avoir déclaré qu'ils sont heureux de quitter à jamais leurs anciennes demeures de fortune pour loger dans des appartements neufs équipés de toutes les commodités. Pourtant, il reste toujours les aménagements extérieurs à terminer ainsi que les écoles et autres infrastructures publiques à construire. Interrogé à ce sujet, le directeur de logement de la wilaya d'Alger, Smaïl Loumi, a souligné que cette tâche revenait aux services concernés par les travaux publics. A Rouiba, sur le site haouch Chaalal 3, il y a aussi des familles mécontentes car n'ayant pu bénéficier d'un nombre suffisant de logements. Ce problème d'éclatement de familles (plusieurs membres mariés vivant sous un même toit) a été posé au wali qui a conseillé le dépôt de recours pour lesquels des bureaux étaient d'ailleurs ouverts au sein des nouveaux sites. Sur 51 familles habitant le haouch, cinq n'étaient toujours pas relogées. Pour toutes les autres, la journée de mardi restera dans les mémoires. Les familles ont emballé tous leurs biens et les ont chargés sur des camions pour rejoindre les nouveaux sites. Les familles sont affectées dans 12 cités parmi lesquelles 5 sont neuves comme à Dar El Beida, Bordj El Bahri, Souidania et Baraki. Les bénéficiaires viennent aussi des communes de Bordj El Bahri, Bach Djarah, El Maqaria et Oued Semmar. Les 2.313 familles concernées sont réparties à travers 34 communes de la wilaya et 2.000 d'entre elles bénéficient de la 18eme opération de relogement alors que 313 autres bénéficient de logements publics locatifs. 475 familles habitaient dans des bidonvilles et 335 autres logeaient dans des caves, sur les terrasses ou encore dans des bâtiments menaçant ruine. A propos des futures opérations inscrites au programme d'éradication de l'habitat insalubre, le wali a souligné qu'elles "pourraient intervenir avant le ramadhan pour reloger les familles habitants au bidonville de Remli à Semmar et à Bateau Cassé à l'est d'Alger". Le directeur de logement a jouté que 2.000 logements sociaux participatifs allaient aussi être attribués sans en préciser la date. Pour assurer le bon déroulement de l'opération de mardi, 8.300 agents sont mobilisés en plus des services de sécurité et d'autres cadres. En ce qui concerne les moyens matériels, 4.000 camions et 100 bus sont mobilisés. Par ailleurs, les citoyens ont déposé 5.272 recours après leur exclusion du relogement et 284 familles ont eu gain de cause alors que 4.779 recours sont rejetés et les autres dossiers sont en cours d'étude. La wilaya a déposé 525 plaintes contre des bénéficiaires de logements dans des opérations antérieures pour diverses fraudes dont la falsification des documents des dossiers et 15 familles sont déjà expulsées. Des peines d'emprisonnement et des amendes sont d'autres sanctions prononcées par la justice contre 51 personnes. Les opérations de relogement à Alger ont débuté en juin 2013 et ont concerné plus de 20.373 familles, soit 122.000 personnes.