Le commandant du premier groupement des garde-frontières de Maghnia (Tlemcen) a affirmé, mercredi, que la bande frontalière dans cette région est "hermétique" pour les véhicules, à la faveur des dispositifs sécuritaires mis en place. "Les mesures prises dans ce cadre ont donné beaucoup de fruits dont l'impossibilité aux véhicules de franchir la bande frontalière", a indiqué le lieutenant-colonel Mohamed Fouad Krim en marge d'une visite guidée au profit des représentants des médias et organes de presse à Tlemcen, consacrée aux dispositifs sécuritaires de contrôle des frontières et de lutte contre la contrebande, En plus du déploiement sécuritaire constamment renforcé dans le cadre d'une coordination permanente entre les unités territoriales de la Gendarmerie nationale et les garde-frontières, les équipements de génie, notamment les barrières et les tranchées ont imposé un cordon de sécurité resserrant l'étau sur l'activité des contrebandiers, a-t-il fait valoir soulignant que les affaires de contrebande enregistrées et traitées quotidiennement relèvent de tentatives pédestres utilisant des moyens anodins dont des sacs à main et des baudets. Dans les cinq premiers mois de l'année en cours, 86 véhicules ont été interceptés au niveau de la bande frontalière Ouest et saisis. Ce sont des véhicules transportant des marchandises de contrebande, pour être acheminées ensuite par des contrebandiers à pied et sur des baudets à travers des passerelles de fortune, en bois et en fer, ou par lancer de sacs à main, a-t-il fait remarquer. Les contrebandiers se tournent vers des produits légers et rentables Devant les dispositifs sécuritaires draconiens, les contrebandiers ont tendance à renoncer aux produits et marchandises "lourds" dont le cuivre et les pièces de rechange de voitures, se tournant vers des objets et articles légers et rentables. La contrebande de cuivre ayant affecté les câbles électriques et téléphoniques dans plusieurs régions du pays, se chiffrant à des dizaines de tonnes, enregistre dernièrement une nette régression, à tel point que seulement 490 kilogrammes de ce matériau ont été saisis sur la bande frontalière s'étalant de Tlemcen à Naama dans les cinq premiers mois de 2015. Même constat de régression pour la contrebande de bétail, d'habits, de denrées alimentaires, d'appareils électroménagers et de boissons alcoolisées dont les saisies sont estimées, durant la même période, à 46 bouteilles contre des dizaines de milliers dans les années précédentes, selon les chiffres recueillis auprès des garde-frontières relevant du 2ème groupement régional de Gendarmerie nationale d'Oran. Cette régression a eu, pour effets, une recrudescence du trafic de psychotropes, notamment "l'ecstasy" que des contrebandiers s'ingénient à introduire en Algérie de manière intensive et l'écouler au prix fort estimé à 1.500 DA le comprimé dans la région frontalière et jusqu'à 4.000 DA dans les autres wilayas dont Oran. Ce comprimé est souvent écoulé le week end, notamment dans les zones côtières. Les services de la Gendarmerie nationale ont saisi, dans la wilaya de Tlemcen au niveau de la bande frontalière, 6.824 comprimés psychotropes en majorité "ecstasy", alors que le nombre de comprimés saisis à travers le pays durant la même période est de 82.000, a-t-on signalé. Les opérations de lutte contre le trafic de psychotropes ont permis aux services de la Gendarmerie nationale de mettre la main sur 36 réseaux spécialisés dans cette activité prohibée. Outre les psychotropes, la tendance va aussi vers le trafic de cocaïne où les narcotrafiquants utilisent la voie maritime. Des quantités de cette drogue sont acheminées par les courants marins, dans l'espoir de rattraper les grandes pertes financières essuyées suite aux saisies de tonnes de kif traité. A titre illustratif, 83 kg de cocaïne dont la dure ont été saisis durant la même période. L'opération de saisie la plus spéctaculaire a eu lieu avec la mise en échec de l'introduction de 81 kg à travers les plages d'Ain Témouchent, nonobstant 175 grammes saisies à Tlemcen. Des dispositifs sécuritaires nouveaux L'actualisation des plans de lutte contre la contrebande a exigé l'adaptation des dispositifs sécuritaires aux besoins de l'heure, en adéquation avec les nouvelles tactiques des contrebandiers contournant les embûches dissuasives et empruntant des reliefs et des pistes sinueux. Dans cette optique, des travaux sont en cours pour étendre les tranchées de 3 à 4 mètres actuellement jusqu'à 7 mètres pour dissuader le recours des contrebandiers au lancer des marchandises d'un bord à l'autre. D'autant plus, qu'il ne peut y avoir des passerelles en bois s'étalant sur une largeur de 7 mètres, a indiqué le lieutenant-colonel Mohamed Fouad Krim. Ce dispositif sécuritaire est également renforcé par l'intensification des postes de contrôle, des patrouilles pédestres et roulantes des garde-frontières, appuyés par les éléments des unités territoriales de Gendarmerie nationale dont des sections de recherche et des brigades de sécurité routière, en plus de vols de reconnaissance par des hélicoptères si nécessaire, a ajouté le responsable.