La troisième réunion du dialogue inter-libyen regroupant des leaders et des chefs de partis politiques et activistes libyens, à Alger, envoie "un message fort" à tous les Libyens pour conclure un accord de paix et de réconciliation dans leur pays en proie à une crise sécuritaire et politique. "Le temps est venu pour envoyer un message fort, à partir d'Alger, lors de cette réunion cruciale, à tous les Libyens qu'il est grand temps de prendre la décision", a déclaré M. Léon, à l'ouverture des travaux de ce troisième round, sous l'égide de l'Onu en vue de trouver une solution politique à la crise en libyen, en présence du ministre des Affaires Maghrébines, de l'Union Africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. M. Léon a indiqué que cette réunion est l'"occasion pour améliorer le projet précédant", expliquant que "les Libyens ont compris que la dernière proposition d'accord doit être amendée sur la base d'une approche plus politique que devraient accepter tous les acteurs impliqués". Il a, dans ce sens, souligné "la nécessité d'insister lors des discussions sur les paramètres des institutions de l'Etat, notamment, militaire et sécuritaire qui impliquent tous les Libyens". La dégradation de la situation impose un accord de paix en urgence "Vue la situation économique qui se dégrade, la menace terroriste grandissante et la discorde politique entre les deux gouvernements en Libye", M. Léon a affirmé que "l'accord de paix et de réconciliation doit être conclu le plus vite possible." Dans ce contexte, il a expliqué que "la Banque centrale libyenne ne pourra pas continuer à payer les salariés dans un délai d'un mois, vu la chute des prix du pétrole, et la baisse de la production". Sur le plan sécuritaire, l'Envoyé spécial de l'Onu a rappelé que les "extrémistes, notamment ceux appartenant à l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech/EI), progressent dans de vastes territoires de ce pays", ce qui, souligne-t-il, "représente un défi pour toutes les parties". Abordant la situation politique, M. Léon a appelé à ce que "les échanges d'accusations entre Fajr Libya et le gouvernement de Tobrouk cessent, c'est pourquoi, affirme-t-il, il faut trouver un accord et cela est le message principale de cette rencontre d'Alger". "Fajr Libya n'est pas une organisation terroriste", a-t-il dit, relevant qu'"elle peut faire des concessions dans le cadre du dialogue et faire face aux éléments de Daech." Dans ce sens, il a souligné que "les Libyens veulent conclure cet accord qui doit refléter leurs aspirations." "C'est le message que nous avait transmis le peuple libyen, à travers ses représentants ici présents", a ajouté M. Léon. "Ce n'est pas le moment de la diplomatie, c'est le moment de parler franchement." Position immuable de l'Algérie pour aider les frères libyens Réitérant la position immuable de l'Algérie tendant à "aider les frères libyens, toutes obédiences confondues, à aller vers un dialogue rassembleur et inclusif, à l'exception des groupes terroristes reconnus en tant que tels par l'ONU", le ministre des Affaires Maghrébines, de l'Union Africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a précisé que la "sécurité de la Libye est également celle de l'Algérie". Dans ce sens, le ministre a indiqué que ce dialogue "repose sur la seule volonté des Libyens loin de toute ingérence étrangère et qui permettra de mettre en place un gouvernement d'union nationale qui prendra en charge la gestion des affaires publiques, s'emploiera à rétablir la stabilité à travers tout le territoire libyen et anéantira la menace de division du pays." "L'escalade des menaces terroristes et l'extension du cercle de la violence de par le monde sont désormais une préoccupation pour la communauté internationale tout entière", a-t-il poursuivi estimant que l'"acceptation du dialogue par les enfants de la Libye reflète leur prise de conscience quant à l'ampleur de la menace qui pèse sur leur pays et traduit leur détermination de le protéger et de le préserver." Il a ajouté, enfin, que "la sécurité de la Libye est également celle de l'Algérie, voire même des pays voisins et de la région du Sahel". Les travaux de la troisième réunion du dialogue inter-libyen se déroulent à huis clos sous l'égide du représentant des Nations Unies et présence de M.Messahel et des représentants des pays voisins de la Libye et la médiation internationale