Les participants à la troisième réunion de dialogue interlibyen mercredi à Alger ont espéré parvenir à un consensus en vue de conclure un accord final. "L'annonce de l'accord final se fera les prochains jours si les participants parviennent à s'entendre sur certains points de friction celui en rapport notamment avec les prérogatives du Conseil supérieur de l'Etat qui représente Fajr Libya", a déclaré à l'APS le président du parti libyen de la Justice et de la Construction (PJC), Mohammad Suwwan, en marge de la 3ème réunion de dialogue inter-libyen regroupant des leaders et des chefs de partis politiques et activistes libyens entamée mercredi à Alger sous l'égide des Nations unies (ONU) et qui se poursuivera jeudi. "Le consensus impliquerait nécessairement l'octroi de davantage de prérogatives au Conseil supérieur de l'Etat qui est considéré comme une instance consultative et non comme une partie prenante dans le processus de paix", c'est pourquoi, dit-il, "le projet d'accord a été rejeté par Fajr Libya", une coalition de milices libyennes. Il est prévu lors de cette rencontre de deux jours, selon le participant aux pourparlers, "d'apporter des correctifs à l'avant projet d'accord à même de répondre aux aspirations du Congrès national général". "Nous restons optimistes quant à l'aboutissement de cette rencontre que nous souhaitons la dernière", a-t-il noté. De son coté, Mme Fatima El-Zahr Langui, activiste politique indépendante a salué le rôle que joue l'Algérie dans le règlement de la crise en Libye, insistant sur l'importance d'"oeuvrer au niveau régional afin d'aboutir à un consensus avec des garanties internationales claires". "Nous gardons espoir quant à une sortie de crise à la faveur de la rencontre d'Alger, nous n'avons d'autres choix que de l'être", a-t-elle jugé. "La Libye fait face à la menace terroriste dont il faut libérer le pays en coordination avec les pays voisins l'Algérie en premier lieu et les pays membres de la Ligue arabe", a ajouté Mme Langui, une des trois participantes à la rencontre d'Alger. Pour sa part, M. Mohammad Ali Abdellah, président du Front national (FN) a estimé que l'important à présent est d'"instaurer un gouvernement nationale capable de rétablir la paix, de préserver la souveraineté nationale et de faire face au terrorisme qui s'est propagé dans les différentes régions du pays". Cette menace qui se traduit, explique-t-il, par l'avancée du groupe autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech), est la conséquence d'"un vide politique et sécuritaire qui a marqué la période post-révolution de 17 février". "Daech doit réunir tout les Libyens", a-t-il martelé, se félicitant de sa participation à la rencontre d'Alger qu'il a qualifié de "dernière chance pour conclure un accord qui doit refléter leurs aspirations de l'ensemble des Libyens". Pour sa part, le président du parti Taghyir, Guma El-Gamaty, n'a pas manqué de saluer les efforts de l'ONU, de l'Union européenne (UE) et les pays qui soutiennent la solution politique en Libye, mais aussi les efforts "indéfectibles" de l'Algérie à travers les trois rounds que le pays a abrité, "les plus importants de tous", a-t-il fait valoir. Cette troisième réunion à Alger s'inscrit dans le cadre des efforts soutenus de l'Algérie pour réunir les parties libyennes autour de la table de dialogue afin de parvenir à une solution politique à la crise politique et sécuritaire dans ce pays, aggravée par l'existence de deux gouvernements et de deux parlements se disputant le pouvoir.