L'avocat Nacereddine Lezzar, qui plaide la cause d'Abdelmoumene Rafik Khelifa, a indiqué samedi après midi que son client "s'apprêtait à recapitaliser" Khalifa Bank afin de rembourser l'argent des dépositaires, en procédant à la mise en vente des avions que le groupe détenait encore avant sa banqueroute. Intervenant dans la plaidoirie de son mandant au 34ème jour du procès, Me Lezzar a soutenu qu'Abdelmoumene Khelifa "n'avait pas demandé de l'aide auprès du Trésor public pour reconstituer les fonds de la banque Khalifa". Il a jouté que le même Khalifa "n'avait pas aussi réclamé de la solidarité bancaire", préférant, précise l'avocat, "assumer seul la responsabilité en procédant à des remboursements de l'argent des clients que devait générer la vente des avions de la compagnie Khalifa Airways". Soulignant que Khalifa Bank assurait le payement de ses clients, l'avocat s'est appuyé, dans son argumentaire, sur les déclarations de Mohamed Djellab, ancien administrateur de la défunte banque privée, selon lequel, "la banque allait atteindre le niveau de cessation de payement, si elle continuerait à fonctionner de cette manière". Abordant la question relative à la "constitution d'une association de malfaiteurs", une des accusations retenues contre l'accusé principal, l'avocat a estimé que cette accusation "n'était pas fondée dans le sens ou la banque s'acquittait même de ses impôts". L'avocat s'est appuyé aussi, à ce propos, sur les témoignages d'un responsable de la Direction des impôts. Ce dernier avait déclaré, selon l'avocat, que "Khalifa Bank s'acquittait régulièrement de ses impôts". S'agissant de l'accusation portant falsification de document, l'avocat a relevé une "non-correspondance" entre l'acte de création de la banque Khalifa et l'hypothèque d'un local utilisé pour bénéficier d'un crédit de la part de la Banque de développement local (BDL). "Il est impossible que les deux actes soient signés par un même notaire", a-t-il expliqué au tribunal, relevant l'existence d'erreurs dans les noms de personnes, de leurs adresses et de la valeur de l'argent hypothéqué. Lezzar a soutenu que "la société qui a bénéficie de l'hypothèque était une entreprise de vente de matériel de construction dont l'adresse n'a pas été citée dans l'acte hypothécaire et non pas celle de Khalifa médicaments". Le même avocat a estimé que "le document sur lequel ont été construites les accusations du procès était fabriqué de toutes pièces". A noter que l'étape des plaidoiries sera achevée dimanche.