Le tribunal criminel de Blida, qui a achevé dimanche après-midi les plaidoiries et écouté les réponses des différentes parties, est entré en délibérations en perspective du verdict, prévu le 23 juin, dans le cadre du procès de l'affaire de Khalifa. Le tribunal devra rendre son verdict après avoir répondu à 14.000 questions, a indiqué le juge Antar Menouar, avant d'annoncer la date du verdict ainsi que la levée de la 35éme journée du procès, entamé le 4 mai dernier. La séance de cet après-midi a ainsi été marquée par la poursuite des dernières plaidoiries de la défense des accusés avant que le président du tribunal, Antar Menouar, n'écoute les réponses des différentes parties, à savoir la partie civile, le parquet et la défense. Invités par le président du tribunal à exprimer leurs "derniers mots", les 71 accusés, dont 21 en détention, ont été unanimes à affirmer leur "innocence" et à espérer que le tribunal tienne compte de leurs ultimes propos dans ce procès. "Tout ce dont j'ai été accusé lors de ce procès n'est que paroles infondées", a déclaré, de son côté, le principal accusé dans cette affaire, Abdelmoumène Rafik Khelifa, alors que son ex-conseiller en sport, Ighil Meziane, a tenu à ce que le tribunal le "réhabilite". D'aucuns ont exprimé, quant à eux, leur "confiance" en la justice algérienne et leur sollicitude d'être "confrontés" dans leurs attentes d'être innocentés. Auparavant, le juge Menouar avait entendu la plaidoirie de Me Mohamed Berrais, avocat de l'accusé Omar Rahal, notaire de Abdelmoumène Khelifa et dont l'entrée au tribunal n'a pas manqué d'émouvoir toute l'assistance, en raison de l'âge avancé du prévenu et de son état de santé déplorable. Absent durant toutes les phases du procès en raison de son hospitalisation, l'octogénaire à l'encontre duquel le procureur général avait requis 15 ans d'emprisonnement, a été également épargné d'assister à sa propre défense assurée par son avocat, et fût rapidement reconduit à l'hôpital de Blida. Avant de quitter l'audience, il a réussi à murmurer, non sans peine, son "innocence" en guise de "dernier mot", comme le prévoit la loi avant de qualifier les accusations dont il a été accablé notamment la "falsification de documents". Sa défense avait plaidé pour l'innocence de son client, assurant que ce dernier "n'avait aucun intérêt ni aucune complicité" avec l'ex-milliardaire en procédant à la signature des documents notariés, dont celui inhérent à la constitution de la Khalifa Bank, principal bien dissous de M. Khelifa. Le 7 juin dernier, des peines allant de la perpétuité à 18 mois d'emprisonnement ont été requises par le procureur général, Mohamed Zerg Erras, à l'encontre des accusés ayant introduit des pourvois en cassation après le jugement de 2007.