L'armée syrienne a avancé à l'Ouest de la ville antique de Palmyre capturée il y a un mois par l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech/EI), sécurisant une route d'acheminement de pétrole, ont indiqué un journal syrien et une ONG lundi. "L'infanterie a progressé de manière significative dans la zone d'al-Biyarat al-Gharbiya", qui était aux mains de Daech, une organisation armée qui sévit en Syrie et en Irak voisin, a rapporté le quotidien al-Watan. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les autorités ont carrément "chassé durant le week-end les jihadistes d'al-Biyarat et se trouve ainsi à 10 km de Palmyre". "La prise de cette région lui permet de sécuriser une route de transport de pétrole à partir du champ de Jazal, situé à une vingtaine de km au nord-ouest de Palmyre", a expliqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. L'armée syrienne avait repris à Daech le contrôle total du champ la semaine dernière. "Le régime peut désormais transporter du pétrole de Jazal, via al-Biyarat, vers les autres villes sous son contrôle" dans le pays en guerre depuis mars 2011, selon lui. Lundi, des renforts militaires étaient acheminés vers al-Biyarat, tandis que l'armée poursuivait ses raids aériens sur Palmyre, a précisé l'OSDH qui a rapporté 11 morts civils dimanche dans les frappes. Le journal syrien a aussi fait état d'une "intensification" des raids aériens "contre l'EI à Palmyre et dans son périmètre". Le groupe armé a miné les célèbres ruines de Palmyre inscrites par l'Unesco au patrimoine mondial de l'Humanité, a affirmé dimanche l'OSDH, faisant craindre un désastre pour ce joyau du désert syrien. Mais il n'était pas clair si l'intention des éléments de Daech était de menacer de s'en prendre à la ville antique pour empêcher l'armée d'avancer, ou bien de faire sauter quoiqu'il arrive la cité antique. L'EI avait détruit plusieurs trésors archéologiques en Irak, mais il avait également miné les villes conquises pour dissuader l'armée de chercher à les reprendre. La priorité du régime syrien sont les champs pétroliers et gaziers autour de Palmyre, qui "alimentent en électricité Damas, Banias sur la côte et Homs", a dit M. Abdel Rahmane, jugeant peu probable qu'il "s'attaque pour le moment à Palmyre où il n'a pas de soutien populaire". Le champ de Jazal est l'un des derniers champs aux mains du régime.