Les chefs de la diplomatie des pays arabes de la rive sud de la Méditerranée ont plaidé mercredi à Beyrouth pour la construction d'un partenariat "d'égal à égal" avec l'Union européenne (UE) dans le cadre de sa politique de voisinage (PEV). Lors des travaux de la Conférence ministérielle sur la révision de la PEV, tenus mardi et mercredi dans la capitale libanaise, les représentants des pays arabes concernés par la PEV ont demandé à être associés dans la future politique européenne en tant que réelle partie prenante. A cet effet, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a recommandé une politique européenne de voisinage découlant d'une approche globale et prenant en compte les spécificités de chacun des pays de la rive sud de la Méditerranée. Il a également mis l'accent sur la nécessité pour l'UE de contribuer dans le développement des pays du sud de la Méditerranée tel qu'il a été promis, à plusieurs reprises, par les responsables européens. Le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Nabil el-Arabi, a, quant à lui, appelé l'UE à l'élaboration d'une politique de voisinage qui soit "à la hauteur des attentes et des préoccupations" des pays arabes, ainsi qu'à soutenir les causes justes et à mettre fin à la colonisation, notamment en Palestine. De son côté, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a recommandé la mise en place d'un mécanisme garantissant la poursuite du processus de consultations autour de la PEV, appelant au développement de la coopération Sud-Sud et Nord-Sud dans le but d'améliorer le niveau de vie dans les pays arabes et ceux du Sud en général. Pour sa part, le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a mis en garde contre la recrudescence du terrorisme dans la région et la nécessité de conjuguer les efforts déployés par l'ensemble des pays pour lutter contre ce phénomène transnational. Le chef de la diplomatie libanaise a aussi relevé l'"impact négatif" de la crise syrienne sur toute la région et sollicité l'UE d'aider à la prise en charge du nombre, de plus en plus important, des réfugiés syriens au Liban et dans les autres pays frontaliers avec la Syrie. Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Tayeb Bekouch, a, lui aussi, incité l'UE à contribuer directement dans le développement des pays du Sud de la Méditerranée pour éradiquer des phénomènes nuisibles à l'ensemble de la communauté internationale, tels que le terrorisme, l'extrémisme et l'immigration clandestine. Les travaux de la Conférence ministérielle sur la révision de la PEV, s'inscrivant dans le prolongement de la réunion de Barcelone, tenue en avril dernier, est une opportunité pour les pays arabes d'adopter une position commune favorable à une association plus équitable et plus équilibrée avec l'UE. Les travaux ont vu la participation pour la partie arabe de l'Algérie, du Liban, de la Palestine, du Maroc, de la Jordanie, de la Tunisie et de l'Egypte, alors que l'UE a été représentée par le Commissaire européen chargé de la PEV, Johannes Hahn, et d'autres hauts responsables de l'Union dont les ministres des Affaires étrangères de la Lettonie et du Luxembourg, dont les pays assurent respectivement l'actuelle et la future présidence de l'UE.