Le ministre des ressources en eaux et de l'Environnement, Abdelwahab Nouri a pris, lundi, des mesures d'urgence pour endiguer la catastrophe écologique qui touche la Baie de Bousmail. La Baie de Bousmail subit 11 déversements d'eaux usées ménagères et deux déversements d'eaux industrielles rejetées par les deux zones industrielles de Chouaiba et Bousmail, ce qui constitue "un véritable danger pour l'environnement" et la mer. Intevenant en marge de la visite de travail qu'il a effectuée ce lundi dans la wilaya de Tipasa, le ministre n'a pas caché sa "colère" face à la dégradation de la Baie de Bousmail qui s'étend sur 2 km de la Katiba Youssoufia à l'ouest de la ville. "Nous avons pris des mesures d'urgence pour mettre un terme aux effets causés par la zone industrielle, du fait du déversement des eaux usées", a affirmé M. Nouri dans une brève déclaration. "Le groupe Tonic, premier responsable de cette catastrophe, est appelé à mettre en service sa station d'épuration, réalisée il y a deux ans, mais qui n'est pas encore opérationnelle car pas encore équipée", a-t-il estimé. Le ministre a insisté sur l'impératif d'accélérer la réalisation du projet de la station d'épuration de Bousmail, qui accuse un retard de plus de deux ans, pour régler le problème des 11 déversements d'eaux usées ménagères. "Les deux projets suscités sont d'une extrême importance et très stratégiques" pour l'assainissement des eaux de huit communes à l'est de Tipasa et leur réutilisation dans l'irrigation des terres agricoles, a-t-il affirmé. En attendant la réalisation de ces projets, le projet de protection de l'environnement sur la Baie de Bousmail est toujours dans les cartons, car ne pouvant être lancé sans l'arrêt définitif des rejets d'eaux, selon les explications données au ministre sur place. Le ministre a, dans ce sens, appelé les citoyens et associations à jouer un rôle dans la préservation de l'environnement après avoir constaté une dégradation de l'environnement et un amas de déchets ménagers et solides le long de la côte de Bousmaïl. M. Nouri a entamé sa visite par une séance de travail à la station de dessalement d'eau de mer de Fouka en compagnie du wali Mustapha Layadhi et des responsables de la société de distribution de l'eau de Tipasa en charge de la gestion de la station en qualité de producteur ainsi que la SEAAL et l'Algérienne des eaux en qualité de clients. Le ministre a enregistré un "déficit flagrant" en matière de communication entre tous les acteurs s'interrogeant sur les raisons qui empêchent la Direction générale de la société des eaux de Tipasa (organisme chargé de la gestion de la station de Fouka) d'informer ses clients (SEAAL, l'Algérienne des eaux et les pouvoirs publics) sur la baisse de la production et les travaux de maintenance à l'origine des perturbations dans la distribution. D'une capacité de production de 120 mètres cubes/jour, la station de dessalement de l'eau de mer qui alimente les wilayas de Tipasa et Alger se veut un des projets stratégiques réalisés par les autorités publiques en vue d'améliorer le service public en matière d'approvisionnement en eau potable. Après avoir donné des instructions "rigoureuses" afin d'instaurer une coordination et créer un climat de confiance entre producteur et client, M. Nouri a affirmé que "Tipasa est l'une des wilayas qui ont connu une nette amélioration en matière d'alimentation en eau durant les dernières années". 16 communes sont alimentées en eau 24h/24h tandis que 12 autres sont approvisionnées 16 heures/j et deux communes à l'ouest de Tipasa connaissent encore des perturbations, a conclu le ministre.