Les participants à une conférence nationale sur "l'appui technique à la gestion des incendies de forêts" ont recommandé jeudi au terme de leurs travaux à Batna, une "révision du plan national de prévention" et "l'actualisation des données liées aux changements climatiques". Chaque wilaya doit être dotée d'une carte délimitant les zones sensibles aux feux, ont estimé les participants à cette rencontre tenue à l'Ecole nationale des forêts en présence de cadres forestiers venus de 18 wilayas de l'Est du pays, d'experts de l'Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de représentants de la protection civile et de la Gendarmerie nationale. Il a été également préconisé de "recourir à la surveillance aérienne des forêts à la faveur de l'acquisition d'hélicoptères par la protection civile" et "d'exploiter les données satellitaires après les accords avec l'Union Européenne permettant de bénéficier du Système européen d'information sur les incendies de forêt (EFFIS)". Pour le représentant de la FAO en Algérie, Nabil Assaf, la rencontre a surtout permis aux participants, d'une part, de se familiariser avec les nouvelles techniques de détermination des causes d'incendies et de réunir, d'autre part, les différents intervenants en vue de concevoir une stratégie nationale permettant l'amélioration de la prévention des feux de forêts. Précédé d'une rencontre similaire à Tlemcen, l'atelier de Batna vise aussi, selon Mohamed Abbas, directeur-adjoint à la direction générale des forêts (DGF), à créer un dispositif de recherche des causes d'incendie en Algérie par une commission-mixte de spécialistes des forêts, de la protection civile et de la Gendarmerie nationale dont la mission consistera à rechercher les causes des départs des feux en forêts. L'initiative s'inscrit dans le cadre d'un projet de coopération technique entre la DGF et la FAO, a-t-il noté. La seconde journée de la rencontre avait donné lieu à une sortie vers la forêt de Bouzourane pour déterminer les causes d'un incendie déclaré il y a trois jours. Les relevés effectués par les deux experts de la FAO, Marc Lopez et Patrick Resplandy, ont montré que l'origine de l'incendie était liée aux ordures jetées anarchiquement dans cette forêt. Les intervenants au cours des débats de cette rencontre de trois jours ont mis l'accent sur le nombre insuffisant d'agents forestiers comparativement à l'étendue de la superficie forestière, ainsi que le manque de moyens modernes d'intervention, l'absence d'un recensement circonstancié des surfaces incendiées et la prolifération des décharges sauvages.