L'armée du Soudan du Sud a levé son blocage de l'aide humanitaire à destination des zones sous contrôle de la rébellion, ont annoncé vendredi les Nations Unies. "La levée de ces restrictions a permis aux partenaires humanitaires de reprendre l'approvisionnement en médicaments, vivres, eau et carburants" des zones concernées, selon un communiqué du Bureau de l'ONU de coordination des affaires humanitaires (Ocha) diffusé vendredi. Les Nations unies et plusieurs organisations humanitaires étaient confrontées depuis la fin juin à une limitation de l'accès à l'aide, notamment dans des zones déjà menacées par la famine. Des navires chargés d'aide humanitaire étaient empêchés de remonter le Nil blanc, principale voie d'acheminement de l'aide humanitaire vers le nord du pays, où le réseau routier est limité. Les vols humanitaires à destination de l'Etat du Haut Nil et de sa capitale Malakal avaient été également bloqués par les autorités sud-soudanaises. L'armée et le gouvernement avaient rejeté ces accusations comme de la "propagande", affirmant que les responsables des bateaux étaient simplement informés de risques d'attaque par la rébellion. De leur côté, les rebelles dénonçaient une tentative "d'affamer le peuple" avec une "nouvelle arme de guerre". Selon l'ONU, aucune barge ou avion n'a pu aller dans le Haut Nil depuis la fin juin, à l'exception "d'approvisionnements minimes" par hélicoptère directement à la base de l'ONU à Malakal. "Nos partenaires travaillent pour s'assurer que l'approvisionnement continue d'arriver dans l'Etat du Haut Nil pour éviter une détérioration d'une situation déjà dramatique", déclare le communiqué d'Ocha. Dans tout le pays, près de 170.000 civils ont dû trouver refuge autour des bases des casques bleus de l'ONU, notamment à Malakal (46.500). "Des femmes et des enfants ont été battus, violés, torturés et brûlés vifs", selon l'ONU. "Alors que les combats continuent, les besoins humanitaires sont plus élevés que jamais". La guerre civile au Soudan du Sud a débuté en décembre 2013 dans la capitale Juba, lorsque Salva Kiir, un Dinka, a accusé son vice-président nuer Riek Machar, tout juste limogé, de fomenter un coup d'Etat, ce qui a entraîné une vague d'assassinats et de divisions, dans un pays accablé par la pauvreté. Les médiateurs régionaux de l'organisation intergouvernementale est-africaine (Igad), qui ont récemment reçu le soutien du président américain Barack Obama lors de sa visite à Addis Abeba, ont donné jusqu'au 17 août aux dirigeants sud-soudanais pour signer un accord de paix. Ces pourparlers ont commencé la semaine dernière à Addis Abeba, mais sont toujours au point mort. Le président Salva Kiir et son rival Riek Machar doivent s'y rencontrer d'ici le 17 août. Lors de précédentes négociations, organisées en Ethiopie, au moins sept cessez-le-feu furent obtenus et rompus peu après.