L'orchestre symphonique national (OSN) a offert aux constantinois une soirée féerique, à travers son spectacle "La symphonie du vertige", dans une ambiance euphorique au pied du Monument au morts sur une falaise bordant la rive droite du Rhumel, surplombant le pont Sidi M'Cid et l'antique Cirta. Sous la houlette du chef d'orchestre Amine Kouider, des musiciens algériens et d'autres issus des orchestres de Tunisie, du Maroc et d'Espagne ont subjugué par la justesse de leur interprétation et l'harmonie de leurs instruments dans une soirée placée sous le signe du rêve et de l'évasion à laquelle a assisté jeudi le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi, accompagné des ambassadeurs de la Tunisie et de la Jordanie à Alger. L'orchestre symphonique a entamé sa prestation avec "Valse de Mascarade" d'Aram Khatchatourian dans une interprétation subtilement exaltée et purement matérialisée par l'harmonie des mélodies, donnant un aperçu sur une soirée qui s'annonçait grandiose et magistrale. Les musiciens enchaînent avec une partition de "Danse Hongroise n°5" de Johannes Brahms, puis la reine des valses viennoises, "Le beau Danube bleu" de Johann Strauss, pour entamer après "L'Amour Sorcier" de Manuel de Falla dans une interprétation soignée, noble et raffinée qui a littéralement envoûté l'assistance, attentive, plongée dans un silence religieux. La soprano ukrainienne Tamara Kalinkina fait son entrée sur scène et interprète un tableau de "Noce de Figaro" de Mozart et un autre de "La Bohème" de l'opéra de Giacomo Puccin, dans une voix retentissante et lumineuse, qui captive d'emblée la nombreuse assistance. Sur les traces des illustres compositeurs de la musique classique, l'orchestre symphonique a revisité des œuvres célébrissimes dont "Le Lac des cygnes", "Casse-Noisette" et "Marche Slave" de Tchaikovsky interprétées avec brio et grâce devant un auditoire comblé et conquis. Le programme de cette belle soirée a été clôturé avec les qacida "Ya bahi al jamal", "Bi lahi ya hamami" et "Achek Mamhoune" dans une fusion entre la musique universelle symphonique et le Malouf, la musique si chère aux constantinois dégageant des sonorités vivantes et agréables ponctuées par un tonnerre d'applaudissement. Après le spectacle, Amine Kouider a indiqué à l'APS que le site du Monument aux morts a offert aux artistes "un cadre idyllique pour s'exprimer", précisant que tout au long des répétitions, les musiciens, émerveillés par le panorama époustouflant, se sentaient "suspendus entre ciel et terre et entourés par des ponts magiques". Le maestro a également souligné que l'Orchestre symphonique national, à travers sa prestation a oeuvré à créer "un pont entre l'art, la musique et le public constantinois". Organisée par le commissariat de la manifestation "Constantine, capitale 2015 de la culture arabe", les soirées au pied du Monument au mort "seront reconduites avec d'autres orchestres", a indiqué à l'APS le commissaire de la manifestation, Sami Bencheikh El Hocine.