L'Europe doit agir "ensemble et unie" si elle veut faire face avec succès à la crise migratoire, a jugé vendredi le numéro deux de la Commission européenne, Frans Timmermans, à l'issue d'une visite en Grèce, principale porte d'entrée sur le continent pour les réfugiés et migrants. "Nous vivons un moment de vérité dans l'histoire européenne. Nous pouvons réussir, ensemble et unis, ou nous pouvons échouer chacun à sa propre façon, dans son propre pays, ou sur ses propres îles", a-t-il affirmé, dans une conférence de presse sur l'île de Kos, en Egée orientale, une des plaques tournantes des flux d'exilés. "Une Europe sans frontières ne peut pas survivre (....) mais l'Europe ne peut pas non plus survivre si nous cédons sur nos valeurs et nos obligations légales" envers les réfugiés des conflits et crises du Moyen-Orient et d'Afrique, a-t-il relevé. "Si nous oublions cela, nous oublions qui nous sommes et laissons l'Europe aux xénophobes et extrémistes, qui vont la détruire", a mis en garde le vice-président de la Commission, alors que les Européens sont divisés entre partisans de plus d'ouverture et chantres d'un verrouillage accru des frontières. Il a de nouveau assuré la Grèce de la solidarité européenne pour faire face, tout en soulignant qu'elle devait faire sa part, en garantissant des conditions "décentes" d'accueil aux arrivants, jusque là pour l'essentiel livrés à leur sort, et en assurant le tri entre réfugiés éligibles à l'asile et migrants. "Nous devons nous assurer que nous pouvons accueillir les gens de manière humaine et rapidement s'assurer de leur identité" ainsi que "garantir le départ rapide de ceux non éligibles à l'asile", a-t-il souligné. Plus de 230.000 migrants sont entrés en Grèce en traversant la Méditerranée depuis le début de l'année. La Grèce pourra bénéficier de 474 millions d'euros d'ici 2020 pour mettre en place infrastructures et mécanismes requis, a souligné le commissaire européen aux questions migratoires, le Grec Dimitris Avramopoulos.