Alors que la tension est toujours vive en Hongrie, où pas moins de 50 000 migrants ont afflué au cours du seul mois d'août, le port du Pirée d'Athènes a été submergé hier par des milliers d'autres réfugiés, déterminés à poursuivre leur chemin vers le nord de l'Europe. Des milliers de migrants, surtout des réfugiés syriens, ont été acheminés hier par les autorités grecques au port du Pirée, afin de pouvoir les transférer vers d'autres pays du nord de l'Europe. Les arrivants débarqués pour leur part à bon port au Pirée, environ 1800 mardi soir et 2500 hier à l'aube, ont été acheminés dans une gare à proximité, a indiqué la police portuaire grecque. Les autorités helléniques ont organisé ce transfert à bord de deux bateaux spécialement affrétés pour soulager Lesbos. Avec Kos, l'île est devenue l'un des principaux points d'accès à l'Europe pour réfugiés et migrants de par sa proximité avec la Turquie par où transitent exodes et flux migratoires. Depuis le début de l'année, la Grèce a comptabilisé le chiffre record de 160 000 arrivées, sur un total de plus de 350 000 personnes ayant tenté le passage de la Méditerranée. Pendant ce temps, la tension demeurait vive à Budapest, devenue une plaque tournante pour ces exilés. Mardi, 2 280 personnes, dont 353 enfants, sont encore arrivées en Hongrie selon les autorités, malgré la clôture de barbelés érigée le long de la frontière avec la Serbie. En renonçant à renvoyer les Syriens vers leur point d'entrée dans l'UE, Berlin, qui s'est engagé du même coup à traiter leurs demandes d'asile, a accentué davantage la pression sur une Union européenne confrontée à sa plus grave crise migratoire depuis la Deuxième Guerre mondiale. Selon les chiffres de la police allemande, 3500 demandeurs d'asile ayant au préalable transité par la Hongrie sont passés d'Autriche en Bavière entre lundi matin et mardi après-midi. Réagissant à ce phénomène, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, qui était en visite à Berlin, a estimé mardi que l'afflux de populations fuyant la guerre, les persécutions et la pauvreté au Moyen-Orient et en Afrique constitue "le plus grand défi pour l'Europe pour les années à venir". Ceci étant, la mise en place d'une réponse européenne coordonnée sera aujourd'hui au centre d'entretiens à Athènes entre les autorités grecques et le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, attendu en compagnie du commissaire européen en charge des migrations, Dimitris Avramopoulos. Athènes réclame plus de solidarité, mais est sommé de mieux canaliser et tracer les nouveaux arrivants par ses partenaires. Il n'en demeure pas moins que les 28 pays membres de l'UE restent divisés avant une nouvelle réunion d'urgence prévue le 14 septembre, la Hongrie étant notamment montrée du doigt pour le traitement qu'elle réserve aux demandeurs d'asile.