Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a insisté dimanche à Alger sur la nécessité de renforcer la concertation et de coordonner les positions des pays de la région du Sahel afin de faire face aux différents défis, notamment sécuritaire. "Face aux défis et menaces sécuritaires auxquels nos pays font face, il nous appartient de renforcer notre concertation et de coordonner nos positions", a souligné M. Messahel lors d'une rencontre tripartite consacrée à la situation dans la sous-région, notamment en Libye, ayant réuni l'Algérie, le Niger et le Tchad. Le ministre a relevé que cette rencontre a été "assurément l'opportunité de passer en revue les menaces auxquelles est confrontée notre sous-région et de nous concerter régulièrement sur les actions à entreprendre ensemble". Cette rencontre "témoigne également de la qualité des relations qui lient nos trois pays et de notre volonté de les renforcer davantage dans tous les domaines, notamment sur les questions de paix et de sécurité qui nous interpellent dans notre sous-région", a noté M. Messahel. Il a rappelé, à cet effet, que la sous-région était confrontée à "de graves menaces" liées à l'expansion du terrorisme et à la prolifération des réseaux de criminalité transnationale et aux conséquences du transit des flux migratoires. "La situation qui prévaut en Libye particulièrement aux frontières de nos pays respectifs suscite notre préoccupation car la violence ne cesse de s'amplifier, les activités illicites de se multiplier et l'insécurité d'augmenter", a-t-il fait observer, ajoutant que "cette situation est exacerbée encore davantage par des affrontements communautaires et leurs conséquences sur la sécurité dans nos pays". "C'est le lieu ici, a-t-il dit, de lancer un appel pour la cessation de ces hostilités afin de favoriser l'avènement de paix et la réunion des conditions nécessaires à l'unité du peuple libyen frère". M. Messahel a réaffirmé l'urgence d'une solution politique en Libye "pour préserver l'unité, l'intégrité territoriale, la souveraineté de ce pays frère et la cohésion de son peuple". Il s'agit, également, de l'importance "de parvenir très rapidement à un accord entre tous les frères libyens, pour la constitution d'un gouvernement d'union nationale capable de gérer la transition et de faire face aux différents défis politiques, économiques, sociaux et surtout sécuritaires auxquels ce pays frère est aujourd'hui confronté", a-t-il soutenu, saluant à cette occasion, les effort du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Bernardino Leon. Le ministre a fait remarquer que la région "demeure, il faut le reconnaître, toujours confrontée à une recrudescence et à une jonction sans précédent de groupes terroristes liés à la criminalité transfrontalière, au trafic des armes, de la drogue et à la traite des êtres humains". Il a affirmé à ce propos, que "les graves exactions, que nous reprouvons et condamnons avec force, commises par l'organisation terroriste Boko Haram à l'endroit de populations civiles innocentes dans plusieurs pays de la sous-région au Niger, au Tchad, au Nigeria et au Cameroun doivent amener tous les Etats de la sous-région à joindre leurs efforts afin de mettre un terme à la politique de la terre brûlée pratiquée par cette organisation criminelle". "Je voudrais, au nom de mon pays, saluer les actions par vos deux pays, le Niger et le Tchad dans leur lutte contre Boko Haram et vous assurer de notre plein appui dans ce cadre", a affirmé M. Messahel. Il a fait valoir que "la communauté internationale est, pour sa part, appelée à se joindre à cet effort pour que notre sous-région recouvre la paix et la stabilité et puisse se consacrer au développement économique, seul garant de la stabilité et du bien-être des populations". Evoquant le phénomène de la migration, le ministre a fait remarquer qu'il avait pris des proportions "alarmantes" du fait des conflits et crises et du sous-développement "qui ont généré instabilité et insécurité à travers le continent africain". "De notre point de vue, la communauté internationale se doit de prendre en charge les causes profondes de ce phénomène, et il nous revient, en ce qui nous concerne, d'adopter une position commune en prévision des prochaines échéances internationales sur cette question notamment le Sommet de La Valette (Malte) prévu les 11 et 12 novembre 2015", a martelé M. Messahel Par ailleurs, M. Messahel a salué le développement "positif" qu'a connu la région sahélo-saharienne avec la signature récente de l'Accord d'Alger sur la paix et la réconciliation nationale au Mali, "ouvrant des perspectives prometteuses pour l'avenir de ce pays". Il a, toutefois, indiqué que la mise en œuvre et la réussite de cet accord "restent tributaires d'un engagement fort de toutes les parties maliennes et de la communauté internationale".