Les unités industrielles responsables de la pollution de Oued El-Harrach et du lac de Reghaïa dans la wilaya d'Alger sont menacées de fermeture si elles ne se dotent pas de mini-stations d'épuration, a-t-on appris lundi auprès du directeur des ressources en eau, Amirouche Ismaïl. La direction des ressources en eau a adressé récemment des dizaines de mises en demeure aux unités qui continuent à déverser leurs rejets industriels dans Oued El-Harrach et le Lac de Reghaïa (est d'Alger) pour les inciter à se doter de mini-stations d'épuration, a précisé Amirouche Ismaïl. De nouvelles mises en demeure seront envoyées aux mêmes usines si elles ne se dotent pas des équipements nécessaires, a-t-il dit, précisant que les mesures de la direction à leur encontre peuvent aller jusqu'à la fermeture. La commission chargée par la direction de wilaya des ressources en eau de cartographier les entreprises industrielles de certaines zones industrielles (Baba Ali, El-Harrach, Oued S'mar, Baraki, Gué de Constantine et Beni H'midine) a souligné que les rejets de 573 unités industrielles sur les 622 recensées ne présentaient pas de risque environnemental. Sur les 85 entreprises industrielles polluantes dans les zones industrielles susmentionnées, seules 17 disposent de systèmes de traitement de leurs déchets déversés dans Oued El-Harrach et le Lac de Reghaïa et deux d'entre elles ont l'intention de réaliser des mini-stations d'épuration. Il a déclaré que la station d'épuration de Baraki n'a pas été affectée par les eaux industrielles polluées qu'elle recueille à travers les conduites d'assainissement à partir de ces unités, celles-ci n'étant pas équipées pour le traitement des déchets industriels. Les entreprises industrielles sont responsables de la pollution permanente de Oued El Harrach, leurs déchets étant directement déversés dans ce cours d'eau ce qui entrave les opérations d'assainissement. Le lac de Reghaïa classé réserve naturelle en juin 2003 où sont déversés les déchets de 88 unités industrielles activant dans la zone industrielle de Rouïba connaît la même situation, sachant qu'une enquête a fait ressortir que la plupart de ces unités disposent de stations de traitement mais restent inexploitées pour des raisons multiples. L'activité des entreprises polluantes à Alger est l'industrie du médicament. Les entreprises créées il y a dix ans disposent de stations de traitement des déchets comme prévu par leur cahier des charges. Le problème se pose donc pour les vielles unités. Cependant, l'existence de nouvelles entreprises qui ne respectent pas les mesures relatives aux rejets suscite des interrogations sur la manière dont elles ont obtenu l'autorisation d'exercer leurs activités à l'exemple de la cimenterie d'El Harrach qui déverse ses déchets dans Oued El Karma (Baba Ali, 3 km d'Alger) affluant vers Oued El Harrach. La liste des entreprises polluantes comprend également des tanneries qui utilisent des produits chimiques dans le traitement des cuirs et les entreprises possédant un grand parc de camions qui déversent des huiles directement dans Oued El Harrach en l'absence de conventions avec Naftal qui est censée les récupérer pour les réutiliser.