Une grande affluence de visiteurs a été observée lundi à Batna dès l'ouverture du salon de la bijouterie traditionnelle, en dépit de la cherté des articles présentés. Les prix sont ‘‘hors de portée et parfois exagérés'', affirme Fatma-Zahra Naâmane rencontrée dans les allées de ce salon qui se tient à la salle des expositions Assihar jusqu'au 9 novembre. "La quête d'un bijou pas trop cher pour ma fille qui adore les joyaux kabyles décorés avec du corail a toutes les chances d'être vaine", déplore cette dame. En dépit de la présence de 63 artisans venus de 12 wilayas, les visiteuses semblent, pour la majorité, très déçues par les tarifs pratiqués, à l'instar de Bouchra Baâla, dépitée de ne pouvoir acheter une parure en argent en raison de son prix prohibitif (plus de 40.000 dinars). Les coûts élevés des matières premières et les impôts se répercutent sur le coût final des produits, indique à l'APS Mohieddine Khenaf, un artisan de Tizi Ouzou pour qui la bijouterie traditionnelle est "menacée d'extinction à cause de l'absence d'intérêt de la part des jeunes d'aujourd'hui". Le wali de Batna, Mohamed Salamani, qui a inauguré la manifestation s'est particulièrement attardé devant le stand du trio Oussama, Amine et Djallal, jeunes bijoutiers formés par le centre de formation professionnelle d'Arris, et qui ont bénéficié, en 2013, d'un stage sur la conception des bijoux organisé par la chambre de l'artisanat et des métiers (CAM). L'objectif du salon est de développer la compétitivité des artisans, a indiqué Smaïl Ramdhani, directeur de la CAM de Batna, ajoutant que la chambre et le Centre national des technologies et du consulting accompagnent des artisans pour l'obtention de la certification Iso 9001. Les artisans Choukha, Bouchal et Ounasser ont exposé à l'occasion leur savoir-faire en matière de taille des pierres précieuses et semi-précieuses. Un métier auquel ils ont été initiés au cours d'un stage organisé à Tamanrasset et encadré par des experts brésiliens. S'agissant des formations spécialisées, le directeur de la CAM a également indiqué qu'un stage de formation sur la conception des bijoux traditionnels sera organisé, dès la semaine prochaine, au centre de formation professionnelle d'Oued Taga au profit de 20 jeunes artisans.