Le président de la société nationale d'oncologie le Pr Kamal Bouzid a révélé que les résultats du dépistage précoce du cancer du sein en Algérie apparaîtront au début de l'année prochaine. Le Pr Bouzid a précisé à l'APS à l'occasion du mois d'octobre décrété par l'ONU mois de lutte contre le cancer du sein que "les nombreuses campagnes de diagnostic et de dépistage précoce de cette maladie qu'il s'agisse de celles réalisées avant le lancement du plan national anti cancer (2015-2019) ou dans le cadre de son programme, apporteront leurs fruits au cours de l'année prochaine". Ces opérations visent, a-t-il souligné, à réduire le nombre de décès par cette maladie mortelle et à dépister précocement les tumeurs malignes. Le Pr Bouzid a évoqué dans ce cadre l'action de l'Association d'aide aux cancéreux "El Amal" à travers plusieurs régions du pays, celle de l'équipe spécialisée en radiologie à Biskra, wilaya pilote du dépistage outre la campagne de dépistage dont ont bénéficié les travailleuses et les épouses des travailleurs d'Algérie Telecom, soulignant que cette opération peut être généralisée aux autres wilayas du pays si les moyens, la volonté et la mobilisation de la société étaient renforcés. Concernant la prise en charge médicale dans les différentes régions du pays, le Pr Bouzid qui est également chef de service cancer du sein au centre Pierre et Marie Curie (CPMC), a indiqué que l'ouverture de nouveaux centres à Batna, Sétif et Annaba et l'acquisition d'un nouveau centre de radiologie à Constantine ont permis d'améliorer la prise en charge de cette maladie qui touche notamment la tranche d'âge 40-49 ans contrairement aux pays européens où les femmes de plus de 55 ans sont généralement les plus touchées. Le spécialiste a annoncé que les centres de Tlemcen et de Sidi Belabbes ouvriront leurs portes fin 2015 et viendront à la rescousse du CHU de la ville et du centre de Messerghine. Il a en outre annoncé que les rendez-vous pour la chimiothérapie seront plus rapprochés dans les prochains mois. Les nouveaux centres privés de chimiothérapie ouverts récemment à Blida, Constantine et Tizi Ouzou sont mis à contribution pour alléger les souffrances des cancéreux, a ajouté le Pr Bouzid qui a affirmé que le déficit enregistré dans ce type de maladie sera en grande partie enrayé à la fin de l'année en cours. Le professeur Bouzid a regretté que les patients ne bénéficient pas de couverture sociale pour le traitement par radiothérapie dans les cliniques privées, dont le coût, a-t-il dit, n'est pas à la porté de tous. Aussi, a-t-il appelé les ministères du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale et de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière à appliquer le système de conventionnement pour permettre aux malades de bénéficier de couverture sanitaire dans les cliniques privées, tout en préservant l'équilibre financier des caisses de Sécurité sociale. Pour le Pr. Bouzid, les caisses de Sécurité sociale doivent garantir la couverture sociale aux assurés sociaux et aux ayants droit qui suivent un traitement par radiothérapie dans des cliniques du secteur privé. Il a, par ailleurs, fait savoir que la prise en charge du cancer du sein à un premier stade coûtait à l'Etat 300.000 dinars et 5 millions de dinars à un stade avancé. 11.000 nouveaux cas de cancer du sein sont enregistrés tous les ans en Algérie, dont une grande partie ne se présentent aux soins qu'à un stade très avancé faute de dépistage.