La 18ème réunion de la Tripartite se tient ce mercredi à Biskra dans un contexte économique particulier, marqué par une crise pétrolière mondiale imposant des réponses aux défis conjoncturels, notamment en matière d'investissement, de création d'emplois et de diversification de l'économie. Cette réunion sera l'occasion pour les partenaires de la Tripartite (gouvernement, syndicat et patronat) de faire le bilan de l'exécution du Pacte économique et social et de se pencher sur les voies et moyens à mettre en oeuvre pour encourager l'investissement, la création d'entreprises et la diversification de l'économie nationale. La Tripartite, qui demeure un rendez-vous aux enjeux socio-économiques majeurs, est appelée cette fois-ci, à être à la hauteur des aspirations du monde du travail, dans un contexte sur lequel pèsent des menaces sérieuses induites par un recul continu des recettes pétrolières. Dans une économie basée essentiellement sur les hydrocarbures, le principal défi serait de parvenir à préserver les acquis arrachés jusque-là au profit des travailleurs, tout en réussissant à en obtenir de nouveaux, sans que cela n'affecte de manière substantielle les équilibres budgétaires actuels et les projets structurants retenus par les pouvoirs publics à court et moyen termes. Plus concrètement, la Tripartite devra passer en revue l'état de mise en oeuvre des recommandations de la précédente édition, tenue en avril 2014, et consacrée en bonne partie à l'abrogation de l'article 87-bis du code du travail. Ainsi, les effets induits sur les salaires par cette mesure ne manqueront pas, entre autres, de figurer dans l'agenda du conclave de mercredi. De même qu'il sera question d'examiner les mesures d'incitation à l'investissement industriel, agricole, et touristique préconisées par les pouvoirs publics précisément pour transcender la fatalité de la dépendance aux hydrocarbures. Il s'agira ainsi de parvenir à "un sursaut à la hauteur de la conjoncture et des enjeux nationaux", avait préconisé le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans son évocation de cette Tripartite, à l'occasion du dernier Conseil des ministres. Une "stabilité sociale indispensable" "Il reste au monde de travail et au patronat national, public et privé, à se donner la main pour une stabilité sociale indispensable pour une mise en valeur des potentialités nationales importantes dans tous les domaines et pour faire franchir à l'économie nationale des étapes supplémentaires en matière de productivité et de compétitivité", avait-il recommandé, à ce propos. Attendue sur le front social, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) envisage de prendre part à la réunion pour y proposer des "mécanismes efficaces pour la promotion de la production et la réhabilitation des entreprises publiques". S'exprimant à la veille de la tripartite, le Secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du textile, Amar Takdjout avait annoncé à l'APS que la centrale syndicale allait axer sa participation sur les modalités de mise en place d'"une base économique nationale solide, efficace, créatrice de richesses et permettant de rompre avec la dépendance à la rente pétrolière". Il s'agira, selon le même responsable, d'encourager notamment "la relance" des PME "productives et créatrices de richesses et de postes d'emploi". L'enjeu principal étant de préserver les postes d'emploi, promouvoir le produit national et réduire la facture des importations, a-t-il explicité, tout en soulignant l'impératif de "diversification" de la production économique pour faire face à la conjoncture économique actuelle. Tout en s'accordant sur le caractère "spécial" du contexte dans lequel s'ouvrira cette rencontre tripartite, le patronat avait plaidé à quelques heures de ce rendez-vous, pour "un consensus et une approche commune" de tous les partenaires qui y seront représentés. De même qu'ils ont préconisé une "mobilisation" de tous les partenaires de la Tripartie afin de faire face à la crise économique et relevé "l'urgence" de la relance de l'appareil industriel, arguant de la "marge de manoeuvre" dont dispose le pays pour ce faire. Comme pour signifier la nature de la riposte à apporter aux indicateurs économiques du moment, la Tripartite se tiendra, pour la première fois de son histoire, hors de la capitale dans une wilaya aux potentialités agricoles indéniables à même d'en faire, à l'avenir, un véritable "pôle" dans le domaine des industries manufacturières.