Quinze mois après son arrivée aux commandes techniques de la sélection algérienne de football, l'entraîneur français Christian Gourcuff se retrouve sur la défensive au point d'évoquer son départ en novembre prochain à l'issue de la double confrontation contre la Tanzanie dans le cadre du 2e tour des éliminatoires du Mondial-2018 en Russie. "Le problème n'est pas Gourcuff. Moi, c'est simple, je l'ai dit et je le redis. Je suis prêt à partir à l'issue du match face à la Tanzanie", a déclaré Gourcuff lors de la conférence de presse qui a suivi la petite victoire des siens face au Sénégal (1-0), en match amical disputé mardi soir au stade du 5-Juillet (Alger). Il s'agissait de la deuxième sortie des Verts en l'espace de quatre jours. Vendredi dernier, ils se sont inclinés en amical contre la Guinée (2-1) également au stade du 5-Juillet. Deux rendez-vous pour marquer le retour de l'équipe nationale au stade olympique où elle ne s'était plus produite depuis novembre 2012 et cette défaite contre la Bosnie-Herzégovine en amical (1-0), mais sans pour autant qu'elle ne soit séduisante. Au contraire. De l'avis des spécialistes, les protégés de Gourcuff ont laissé apparaître beaucoup de lacunes, notamment en défense, confirmant la régression du niveau de l'équipe depuis que le technicien breton est à la tête de sa barre technique. Un état de fait fortement contesté par le public du 5-Juillet qui n'a pas hésité à afficher à sa manière son mécontentement à l'encontre de l'entraîneur national, réclamant tout simplement son départ. Ce comportement a fini par irriter l'ex-coach du FC Lorient (Ligue 1, France), sorti de ses gonds devant les journalistes, criant même "à la manipulation". "J'ai lu beaucoup de conneries cette semaine dans certains médias. Je ne comprends pas autant de critiques après un simple match amical perdu. Je suis sûr que si on avait gagné face à la Guinée, on ne m'aurait pas autant critiqué", a-t-il dit. Le Breton a donné l'impression d'être ''choqué'' par le traitement réservé à sa personne par le public du stade olympique, lui qui avait déclaré avant cela qu'il a été ''briefé'' sur le climat de tension qui a souvent régné dans ce stade lors des rencontres des Verts par le passé, assurant qu'il n'avait pas peur de la pression. Cependant, l'homme n'a pas dégagé la même assurance à l'issue du deuxième match amical. "Je découvre un autre pays, je découvre un autre environnement", a-t-il lâché. "Manipulation" et "pression" Pour autant, Gourcuff, qui vit sa première expérience en tant que sélectionneur après avoir travaillé seulement en clubs, notamment au FC Lorient, refuse de remettre en doute le travail qu'il est en train d'effectuer depuis son arrivée chez les Verts, en dépit du climat "non serein" dans lequel il exerce ses fonctions, selon ses dires. "Je pense que c'est difficile de trouver la sérénité en Algérie. Je commence à découvrir des choses désormais que je ne voyais pas avant. On aime mettre la pression sur les joueurs et critiquer à tout-va", a-t-il déploré. Et comme pour prendre la défense de ses capés, auteurs de deux timides prestations contre la Guinée et le Sénégal, le technicien français a estimé que les "joueurs ne peuvent pas être sereins dans ce cas. Ils sont constamment sous pression et ce n'est pas normal". Et d'ajouter : "Le jeu de l'équipe n'est pas aussi catastrophique que cela, et je crois qu'il y a manipulation contre moi". Mais pour ce qui pourrait être son dernier baroud d'honneur avec l'Algérie, Gourcuff demande à ne pas sous-estimer la Tanzanie et faire tout le nécessaire lors du match aller à Dar es Salam pour revenir avec un résultat positif avant la deuxième manche à domicile. Il rappelle au passage que son effectif est décimé de plusieurs joueurs cadres, dont le retour redonnera de l'assurance à l'équipe. "On s'attend à une double confrontation très difficile. La Tanzanie a une bonne équipe et on doit sortir le grand jeu pour passer, a-t-il averti. J'espère vraiment récupérer nos joueurs cadres afin que je puisse aligner ma meilleure équipe possible". Lors des deux matchs amicaux de cette semaine, l'équipe nationale s'est passée des services des défenseurs Aïssa Mandi, Mehdi Zeffane et Nacereddine Khoualed, ainsi que des milieux Ahmed Kashi et Nabil Bentaleb, alors que l'absence du gardien de but Raïs M'bolhi et des deux défenseurs axiaux, Essaïd Belkalem et Rafik Halliche se prolonge depuis plusieurs mois déjà.