La Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a appelé tous les acteurs politiques guinéens et leurs partisans au calme et à la retenue, prévenant qu'elle surveillait de près la situation dans le pays après l'élection présidentielle dont le premier tour s'est déroulé dimanche dernier. "Dans le cadre de son examen préliminaire actuel, mon Bureau suit de près l'évolution de la situation en Guinée, notamment en ce qui concerne le risque d'éventuelles violences conduisant à des crimes tombant sous la juridiction de la Cour pénale internationale (CPI)", a dit Mme Bensouda mercredi dans une déclaration à la presse. "L'élection présidentielle en Guinée suit son cours. Toutefois, de récentes informations font état de tensions croissantes", a-t-elle ajouté. La Procureur de la CPI a appelé une nouvelle fois tous les acteurs politiques et leurs partisans au calme et à la retenue. "Je souhaite répéter que quiconque commet, ordonne, incite, encourage ou contribue de quelque manière que ce soit à la perpétration d'atrocités tombant sous la juridiction de la CPI est susceptible de poursuites en Guinée ou devant le Cour à La Haye", a dit Mme Bensouda. "Mon Bureau suit de près l'évolution de la situation en Guinée", a-t-elle insisté. L'Union africaine (UA) a salué le déroulement pacifique de cette élection, soulignant que "la participation massive et l'esprit éventuelle de tranquilité dans lequel l'élection témoignent que le peuple guinéen comprend l'importance d'exercer pacifiquement leur droit civique." Selon la Commission électorale nationale indépendante (Céni), le président sortant Alpha Condé arrivait nettement en tête des résultats provisoires partiels du premier tour de la présidentielle, publiés mercredi soir. Peu auparavant, son principal adversaire, le chef de l'opposition Cellou Dalein Diallo, qui réclame l'annulation du premier tour, dénonçant une "fraude massive", avait annoncé par la voix de son porte-parole Aboubacar Sylla "mettre un terme définitif à sa participation au processus électoral actuel" et retirer ses représentants de ce "simulacre d'élection". Sur des résultats partiels portant sur environ un quart des six millions d'électeurs, soit 10 préfectures sur 38, trois des cinq communes de Conakry et l'essentiel du vote des Guinéens de l'étranger, M. Condé était largement en tête, devant M. Diallo qui distançait lui-même très nettement les six autres candidats.