En Guinée, retour à un calme relatif après l'appel à cesser les violences du nouveau président de la commission électorale, Siaka Toumani Sangaré. Les Guinéens attendent toujours de connaître la date du second tour de l'élection présidentielle. L'annonce pourrait avoir lieu ce lundi 25 octobre 2010. Ce week-end a été marqué par des violences entre les partisans des deux candidats Cellou Dallein Diallo et Alpha Condé. Les violences ont bien failli reprendre ce matin à N'Zérékoré. Selon des témoins, des groupes de jeunes se sont formés dans un quartier de cette métropole du sud-est guinéen et ont menacé de s'affronter. Les forces de l'ordre sont intervenues et ont pu disperser ces attroupements. Dans la capitale de la Guinée-Forestière ou comme dans d'autres villes, les commerces peuls ont été saccagés et des maisons vandalisées ce week-end. La peur continue à régner. Face aux tensions engendrées par le report une nouvelle fois du second tour de la présidentielle le 22 octobre, les tensions se multiplient en Guinée. Aussi, le nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante - Céni -, le général malien Siaka Sangaré, a lancé ce dimanche soir un appel au peuple et aux deux candidats à la présidentielle. L'objectif est "que le calme revienne dans les localités" de Guinée. Il faut "réunir le plus rapidement possible les conditions idoines pour organiser un bon deuxième tour", a-t-il fait valoir. Le général malien espère "pouvoir annoncer lundi la nouvelle date" du second tour. Il a assuré que "les préparatifs du scrutin vont bon train". Il avait annoncé le 22 octobre un nouveau report de ce second tour, deux jours avant la date prévue pour le vote, en raison de "dysfonctionnements". Ces derniers jours, plusieurs villes du pays , à l'instar deConakry, ont connu des affrontements entre partisans des deux candidats à la présidentielle, mais aussi, parfois, des agressions visant spécifiquement les Peuls, selon des récits d'habitants. Ce dimanche, des témoins ont rapporté que des affrontements ont opposé des habitants de Kissidougou - sud-est - d'ethnies malinké et peule. Des boutiques appartenant à des peuls ont été saccagées et des personnes des deux camps ont été blessées. Face à ces violences, le général Konaté, ex-officier putschiste nommé en janvier pour diriger la Guinée jusqu'aux premières élections libres de son histoire, a promis la "tolérance zéro". "Je n'accepterai pas que des Guinéens se sentent étrangers chez eux ou soient traqués à cause de leur appartenance ethnique, religieuse ou politique. L'unité de la Nation sera préservée à tout prix", a-t-il déclaré. A la suite de quoi les candidats à la présidentielle, l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo et l'opposant Alpha Condé, ont chacun appelé leurs militants au calme, les exhortant à bannir les tensions entre ethnies. Le président malien Amadou Toumani Touré a quant à lui appelé à être "indulgent" au sujet de la présidentielle en Guinée: "Depuis 50 ans, c'est la première fois que la Guinée organise des élections plurielles. Ils ne sont pas habitués".