La commission nationale de lecture du Fonds de développement de l'art et de la technique de l'industrie du cinéma (Fdatic), un fonds public d'aide à la production cinématographique, "n'est pas un comité de censure", a rassuré mardi à Tizi Ouzou Boukhalfa Amazit, membre de cette commission en marge du 14e Festival culturel national annuel du film amazigh . Lors d'une conférence consacrée au fonctionnement du Fdatic, Boukhalfa Amazit est revenu sur le rôle de ce fonds qui consiste, rappelle-t-il, à subventionner et à "améliorer la qualité" artistique et cinématographique des projets de films soumis à son appréciation et non à exercer la censure "à priori ou à posteriori" sur le cinéma. A ce propos, il a exhorté les jeunes réalisateurs, porteurs de projets, à se débarrasser des réflexes qu'il juge "rétrogrades" et des "préjugés" à l'origine de postures "qui relèvent plutôt de l'autocensure", ainsi qualifiées par l'orateur. Ce membre du Fdatic, lui même scénariste de films historiques, a également recommandé aux jeunes cinéastes à s'ouvrir à d'autres thèmes que le drame social, des sujets dans lequel le cinéma algérien est confiné, se détournant d'autres genres cinématographiques à l'exemple du polar qui reste très rare et méprisé par les cinéastes. "Les cinéastes et réalisateurs doivent sortir du cadre folklorique ... et laisser libre cours à leur créativité", a-t-il conclu. Relevant l' "intérêt particulier (des porteurs de projets) pour le film traitant de l'histoire d'Algérie", en particulier dans son volet lié à la guerre de libération, le président de la commission de lecture du Fdatic,Tahar Boukella, a affirmé que ces projets n'avaient pas toujours les faveurs de cette instance. "Le choix de scénarios sur la révolution (de Novembre 1954) ne donne pas automatiquement accès au financement" du Fdatic qui, rappelle-t-il, applique des critères artistiques "objectifs et professionnels" aux projets éligibles aux soutiens financiers accordés par le fonds. Entre long et court métrages, et documentaires, 54 projets de films en tout ont été étudiés par la commission de lecture qui a retenu 4 documentaires sur les 15 présentés, approuvant 5 des 35 longs métrages qui lui ont été soumis et ne retenant qu'un seul scénario de court métrage sur les quatre projets examinés à l'origine, a détaillé le président de la commission. Par ailleurs, Tahar Boukella a indiqué que le Fdatic avait pris en charge la réécriture d'une dizaine de scénarios de projets de films en attente de financement, rappelant que le fonds subventionnait les scénaristes débutants "qui peuvent faire appel à un 'script-docteur' pour la réécriture".