La pièce "Sophonisbe" présentée mercredi en avant-première à Constantine est, selon son metteur en scène Slimane Habes, un spectacle chorégraphique mettant en évidence l'histoire d'une reine qui fut au coeur de conflits et de discordes à Cirta. Cette nouvelle fresque historique montée par le Théâtre national algérien (TNA), d'une durée de 60 minutes, aborde, au moyen d'un spectacle de danses et de gestuelle corporelle, un pan important de l'histoire e de la Numidie, les intrigues historiques nées de la passion entre Massinissa et Sophonisbe, pose des interrogations face à plusieurs faits historiques et tente de leur trouver des réponses. L'oeuvre raconte également, à travers le langage du corps, l'histoire de Sophonisbe, cette femme célèbre par sa beauté qui épousa Syphax, roi de Numidie sur ordre de son père afin de sceller une alliance entre Carthaginois et Numides. Elle fut auparavant fiancée à Massinissa, autre roi numide rival de Syphax avant qu'il ne devienne l'allié de Rome. A la suite de la défaite de Syphax face aux armées romaines, puis la prise de Cirta par Massinissa, elle retrouva ce dernier qui l'épousa. Mais le général Romain Scipion l'Africain désapprouva cette union, craignant que Massinissa ne se détourne de l'alliance romaine au profit de Carthage. Alors qu'elle devait finalement être emmenée à Rome, Sophonisbe s'empoisonne, préférant mourir plutôt que de tomber aux mains de ses ennemis. A travers des danses qui ont nécessité une préparation corporelle subtile, mettant en jeu l'émotion et l'imaginaire, les danseurs ont réussi à se distinguer par leur spontanéité, leur agilité, communiquant tantôt la vie, l'amour et la joie, tantôt la mort, la haine et le chagrin. De temps à autre, un narrateur (Billel Yakoub) entrecoupe le ballet et intervient pour raconter des faits historiques en arabe classique, accompagné d'une musique signée Abdelkader Sofi. Le metteur en scène a précisé, après le spectacle, que cette fresque où les danseurs sont en fait des interprètes, vouloir présenté "une vision moderne de l'histoire que l'on retrouve dans les livres et les romans historiques". Il a également loué la performance et la qualité de l'interprétation des comédiens dont la moyenne d'âge n'excède pas les 19 ans. Le TNA qui a déjà présenté l'épopée El houb el mafkoud (l'amour perdu) sur les planches du théâtre régional de Constantine, prévoit également, pour la fin de l'année en cours, la présentation d'une autre pièce théâtrale dans le cadre de la manifestation "Constantine capitale 2015 de la culture arabe".