La tenue de la troisième session du Comité mixte économique algéro-français (COMEFA), lundi à Paris, qui sera sanctionnée par la signature de pas moins de 9 accords bilatéraux, confirme la poursuite de l'élan politique dans les relations entre les deux pays, insufflé par l'échange de visites au plus haut niveau. Avant l'entame des travaux, le président François Hollande recevra en audience le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, et le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb. Pas moins de 9 accords bilatéraux seront signés à l'issue des travaux de cette session, dans les domaines des transports, de l'agriculture, de la propriété intellectuelle et sur la mobilité des jeunes diplômés. En marge des travaux de la session, des rencontres sectorielles seront organisées au siège de la Chambre de commerce et d'industrie de la région Paris-île-de-France. Les membres des deux délégations auront à examiner des dossiers relatifs au développement du numérique et les possibilités de coopération, à la sous-traitance et au secteur de l'agroalimentaire. En parallèle, des "Journées France-Algérie sur la coopération industrielle et le développement durable" seront organisées au siège du Sénat et le ministre de l'Industrie et des Mines prononcera une allocution, mardi, devant des chefs d'entreprise et des opérateurs économiques français. 2015, une année "prolifique" L'année 2015 reste l'année la "plus prolifique" en matière d'accords de coopération, estime-t-on à Paris, notamment dans l'industrie automobile, avec le lancement de l'usine Renault, inauguré le 10 novembre 2014 à Oued Tlelat (Oran), après 3 ans de négociations, et le projet de création d'une usine d'assemblage de véhicules de marque Peugeot. En septembre dernier, Abdesselam Bouchouareb avait annoncé que cinq nouveaux projets de partenariat dans le domaine industriel sont en cours de négociation entre l'Algérie et la France, considérée, côté algérien, comme un "partenaire important". Il s'agit d'implanter, en partenariat avec le groupe Roullier, une usine de valorisation de phosphate à Oued El Kebrit (Tebessa) pour la production des acides phosphoriques et des engrais. Un autre projet, qui regroupe le groupe industriel public national des industries métallurgiques "IMetal" et le français "Air Liquide", consiste à créer une société mixte de production de gaz industriels pour les besoins des usines de sidérurgie d'El Hadjar (Annaba) et de Bellara (Jijel). Le troisième projet, avec Peugeot, prévoir la création en Algérie d'une usine de montage de véhicules. Pour ce projet, les négociations, qui "avancent bien" entre les partenaires algérien et français, devraient aboutir, dans un futur proche, avait indiqué le ministre lors d'un point de presse à l'issue d'une réunion avec le représentant spécial pour les relations algéro-françaises, Jean Louis Bianco, affirmant qu'une partie de la production de la future usine serait destinée à l'exportation. Le projet de l'usine Cital pour l'assemblage et la maintenance de tramways, inauguré en mai dernier, fruit d'un partenariat entre l'Entreprise de constructions de matériels et d'équipements ferroviaires (Ferrovial), l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) et la société française Alstom, connaîtra, pour sa part, une extension pour pouvoir proposer une partie de sa production à l'exportation. Une autre unité de fabrication du fromage, dont une partie de la production sera exportée, figure aussi parmi les projets envisagés. Partenariat "dynamique" et "ambitieux" La partie française qualifie ce partenariat de "dynamique" et "ambitieux" avec moins de difficultés liées aux contentieux "qui se règlent". Les responsables français ont réaffirmé, à maintes occasions, la volonté des entreprises françaises de s'installer en Algérie pour "élargir le champ de coopération entre les deux pays", soulignant qu'ils veulent avoir une "base algéro-française d'exportation vers le Maghreb et l'Afrique". Par ailleurs, il faut noter que, du côté algérien, la réflexion est lancée pour la création d'une banque pour le financement des PME créées en partenariat avec des étrangers. Dans un entretien accordé à l'APS en juin dernier, le haut responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne à l'Elysée, Jean-Louis Levet, avait estimé que depuis la signature de la Déclaration d'Alger sur l'amitié et la coopération entre la France et l'Algérie, en décembre 2012, ce haut responsable de la coopération industrielle algéro-française, qu'une "vraie dynamique" est en marche. L'axe Alger-Paris ''commence à changer de paradigme en passant d'un modèle fondé sur une logique commerciale à celui basé sur une logique de coopération, en travaillant ensemble sur les fondamentaux de la croissance : la formation, la recherche, l'innovation, la coproduction et le développement local du territoire", avait-il expliqué, ajoutant que "c'est un travail de long terme qui se fait dans la durée et dans le cadre d'une relation de confiance".