Une réunion sur la crise en Syrie se tient mardi à Paris, alors que Damas enchaîne des consultations avec des principaux partenaires régionaux en vue d'une sortie de crise dans le pays. Des efforts diplomatiques se succèdent depuis quelques jours pour faire aboutir des démarches politiques en vue d'une sortie de crise en Syrie. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, prévoit de réunir mardi soir plusieurs de ses homologues allemand, britannique, saoudien, américain et d'autres encore (...) pour essayer de faire avancer les choses en Syrie. M. Fabius, dont le pays va proposer incessamment une résolution à l'ONU pour "interdire le largage d'explosifs sur des civils", s'est entretenu à plusieurs reprises ces derniers jours avec ses homologues étrangers, notamment américain, jordanien et saoudien, ainsi qu'avec le secrétaire général des Nations unies". Il a aussi reçu vendredi l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura. Cette réunion intervient alors que des discussions sont en cours, en particulier entre Russes et Américains, pour l'organisation d'une session de discussions élargie sur la crise syrienne, avec notamment la Russie, à la suite de la réunion quadripartite qui s'est tenue vendredi dernier à Vienne avec l'Arabie Saoudite, la Turquie, la Russie et les Etats-Unis. Mais ni Washington ni Moscou n'étaient en mesure de donner une date pour cette réunion, qui pourrait avoir lieu vendredi à Vienne avec une possible participation de l'Iran et l'Egypte. A Damas, après une visite qu'il l'a conduit en Russie, le président syrien, Bachar al-Assad, a reçu lundi le ministre omanais des Affaires étrangères, Youssef Ben Alawi avec lequel il a examiné "les idées proposées au niveau régional et international pour aider à résoudre la crise en Syrie". Une première réunion quadripartite sur la Syrie, réunissant l'Arabie Saoudite, la Turquie, la Russie et les Etats-Unis, s'est tenu à Vienne vendredi dernier, pour tenter de trouver une issue au conflit en Syrie. Avis mitigés sur le départ d'al-Assad Depuis plusieurs mois, certains pays occidentaux, la France en particulier, appellent al-Assad à quitter le pouvoir, mais la communauté internationale reste divisée sur ce sujet. Le ministre des Affaires étrangères Italien, Paulo Ginteloni, a appelé la communauté internationale à "ne pas se focaliser sur le départ d'al-Assad", une option qui, selon lui, pourra "générer un vide institutionnel en Syrie, une situation profitant aux groupes armés Daech entre autres au détriment des forces démocratiques", a-t-il ajouté. "Il est impossible de combattre les extrémistes qui montent en puissance en Syrie, sans préserver l'Etat syrien. Si l'Etat syrien ne peut pas exister sans Bachar al-Assad, l'existence de son régime devient donc une condition sine qua non de la lutte antiterroriste et ceux qui s'y opposent se rangent du côté des terroristes", avait indiqué le président russe, Vladimir Poutine, cité par des médias. La Russie s'implique davantage Selon l'analyste politique syrien Bassam Abou Abdallah, "l'opération militaire russe en Syrie a modifié l'équilibre des forces dans le pays et dans l'ensemble de la région. La situation devrait changer d'ici quatre mois, sur le plan militaire et politique. Il s'agit avant tout de l'attitude à l'égard du président syrien Bachar el-Assad que les Etats-Unis, la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar considèrent toujours comme leur ennemi". "Si la Syrie s'effondre, si elle est divisée en plusieurs petits Etats, cela entraînera l'effondrement de l'Irak, le début d'un conflit au Liban et mettra en question l'intégrité des Etats comme la Turquie", estime Elena Souponina, conseillère du directeur de l'Institut russe des études stratégiques. De nombreux hommes politiques, experts et médias internationaux reconnaissent que les arguments concernant la Syrie et la lutte contre le terrorisme avancés par le président russe Vladimir Poutine lors de la récente réunion du Club de discussion international Valdaï à Sotchi sont convaincants. "La communauté internationale doit comprendre à qui elle a à faire, ce sont des ennemis de la civilisation, de l'humanité et de la culture mondiale", avait dit Poutine au sujet des groupes armés en Syrie dont les rebelles dits modérés et que les Etats-unis continuent d'armer. La Russie, qui veut associer les principaux pays de la région autour de la Syrie, a frappé 94 cibles sur les dernières 24 heures, alors que la coalition internationale conduite par les Etats-Unis contre l'EI en Syrie n'a mené aucune frappe aérienne en Syrie depuis trois jours. Le conflit en Syrie a fait plus de 250.000 morts depuis mars 2011.