Une enquête épidémiologique et entomologique pour déterminer les réservoirs et les vecteurs de cas de paludisme décelés récemment dans la wilaya de Ghardaïa vient d'être lancée, a-t-on appris samedi auprès d'une source médicale. Une équipe locale composée de médecins et techniciens de la santé, formés au préalable dans les maladies dites tropicales, entame cette enquête pour déterminer l'origine et la chaîne de transmission de cette maladie, suite à l'apparition de cinq cas confirmés de paludisme, dont une femme, dans les localités de Hassi-Lefhal, El-Menea et El-Atteuf, a-t-on fait savoir. Un dépistage actif et une prospection sur le terrain viennent d'être également lancés pour rechercher éventuellement d'autres cas de malades, des porteurs de parasites et les gîtes d'anophèles dans ces localités ou une main d'oeuvre originaire de pays subsahariens, pouvant être porteuse de parasite, y est employée, a souligné un membre de l'équipe . L'ensemble des médecins de la wilaya de Ghardaïa a été instruit d'être vigilant et de pratiquer le dépistage par la goutte épaisse, une technique de concentration d'hématies en vue de rechercher le paludisme dans le sang, pour chaque cas présentant une forte fièvre inexpliquée, a-t-il précisé, ajoutant que des opérations de désinsectisation dans la région sont envisagées. De nombreux praticiens de Ghardaïa, outrés par la dégradation environnementale et la prolifération de foyers générateurs de vecteurs de transmission, ont appelé au renforcement de la vigilance contre cette endémie surtout avec le flux migratoire de pays subsahariens et le manque de civisme de la population ou des décharges sauvages d'ordures ménagères jonchent sur la voie publique dans les quartiers de Ghardaïa. Il faut sensibiliser les responsables des collectivités locales ainsi que les citoyens sur l'impératif du maintien d'un niveau d'alerte permanent pour l'élimination "des viviers d'insectes vecteurs de maladies", en particulier les moustiques, les chiens errants et les décharges sauvages, estiment-t-ils.