Une enquête épidémiologique et entomologique a été lancée dimanche à Ghardaïa pour déterminer les foyers et les vecteurs de cas de paludisme décelés récemment dans la région de Daya Ben Dahoua, a-t-on appris auprès de la Direction de la santé de la wilaya. Une équipe composée de spécialistes du ministère de la Santé, de l'Institut pasteur d'Algérie (IPA) et de l'Institut national de la santé publique (INSP), entame cette enquête pour déterminer l'origine et la chaîne de transmission de cette maladie, suite à l'apparition de deux cas confirmés de paludisme chez deux personnes de sexe masculin, dont une est décédée suite à une consultation tardive et des complications, a-t-on fait savoir. Un dépistage actif et une prospection sur le terrain viennent d'être également lancés pour rechercher éventuellement d'autres cas de malades, des porteurs de parasites et les gîtes d'anophèles dans cette région agropastorale, où une main d'œuvre originaire des pays subsahariens présumée porteuse de parasite y est employée, a indiqué le responsable de la prévention de Ghardaïa. L'ensemble des médecins de la wilaya ont été instruits de rester vigilants et de pratiquer le dépistage par la goutte épaisse, une technique de concentration d'hématies, en vue de rechercher le paludisme dans le sang, à chaque cas ayant une forte fièvre inexpliquée, a précisé le responsable de la prévention. Des opérations de désinsectisation dans la région sont également envisagées, a-t-il ajouté. De nombreux praticiens de Ghardaïa, visiblement outrés par la dégradation environnementale et la prolifération de foyers générateurs des vecteurs de transmission, ont appelé au renforcement de la vigilance contre cette endémie. « Il faut sensibiliser les responsables des collectivités locales ainsi que les citoyens sur l'impératif du maintien d'un niveau d'alerte permanent pour l'élimination des viviers d'insectes vecteurs de maladies, en particulier les moustiques, les chiens errants et les décharges sauvages », ont-ils martelé.