Admis à l'établissement hospitalier public de la ville, le malade, étudiant à l'université de Constantine et originaire de la wilaya de Ghardaïa, avait rendu visite à un ami à Oum El Bouaghi, avant d'être évacué à l'hôpital de Batna après avoir été pris d'une forte fièvre, a précisé le DDS de Batna. Les analyses ont confirmé l'infection du patient dont l'état est stable et qui se trouve sous contrôle médical. L‘enquête menée par les services sanitaires a révélé que le frère de ce patient avait été récemment traité pour paludisme à Ghardaïa. Depuis fin octobre, la wilaya de Batna a enregistré trois cas séparés de paludisme dont deux mortels, tandis qu'un troisième a pu quitter l'hôpital après avoir reçu le traitement nécessaire. Le plus grand nombre de cas d'infection, neuf au total, a été enregistré à Ghardaïa. A l'origine de l'apparition du paludisme, trois gîtes d'anophèles ont été circonscris au quartier à Serdrata dans la région d'El-Atteuf (Ghardaïa). Ces trois foyers d'anophèles femelles vecteurs du paludisme, mitoyens de quelques mètres, ont été localisés et observés par les spécialistes de l'institut national de santé publique (INSP) et de l'institut Pasteur d'Algérie (IPA), chargés d'une enquête épidémiologique et entomologique suite à l'apparition récemment de cas de paludisme dans la région. Aussi, des dépistages actifs, 1.900, par la goutte épaisse, technique de concentration d'hématies, ont été pratiqués sur les personnes résidant dans la région d'El-Atteuf, dont près de 200 ressortissants de pays subsahariens. Un dépistage passif à la recherche de cas de paludisme ou de porteurs de parasites se poursuit à travers l'ensemble des établissements publics ou privés de santé de la vallée du M'zab qui regroupe quatre communes, et l'ensemble des praticiens a été instruit de rester vigilants devant les cas de forte fièvre inexpliquée. Une opération de lutte anti-vectorielle pour la suppression des lieux d'eau stagnante (gîtes larvaires), la désinsectisation par aspersion intra-domiciliaire et l'ensemencement du gambusia, une espèce de poisson employée dans le monde entier pour lutter contre les moustiques, a été entamée dans l'ensemble de la vallée du M'zab regroupant 4 communes. Les spécialistes de l'INSP et de l'IPA dépêchés sur place par le ministère de la Santé, s'attachent à définir une stratégie de prévention et d'organisation face au risque de propagation de maladies transmises par les insectes en général, et le moustique en particulier. Et ce, en identifiant et en contrôlant les gîtes larvaires, en traitant et en détruisant les insectes vecteurs de maladie avec des insecticides, en tenant compte de l'impact sur l'environnement. L'évolution de la majorité des cas de malades atteints de paludisme est « favorable grâce à leur prise en charge immédiate et adéquate » par le personnel de santé, a indiqué, jeudi, un communiqué du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Le ministère, en collaboration avec l'INSP et l'IPA, maintient une surveillance constante du programme de lutte contre le paludisme, avec une vigilance toute particulière pour les wilayas frontalières à risque ayant fait l'objet, début octobre, d'une instruction relative au renforcement du dispositif de surveillance et de lutte contre le paludisme.