La commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN) a écouté mardi l'exposé du ministre de l'Energie, Salah Khebri, dans le cadre de la poursuite de l'examen des budgets sectoriels inscrits au titre du projet de loi de finances 2016, indique un communiqué de l'APN. Le ministre a précisé lors de son exposé que les recettes de l'Algérie en hydrocarbures avaient accusé un recul à 26 milliards de dollars durant les neuf premiers mois de l'année 2015, soit une baisse de 45% par rapport à la même période de l'année 2014. Les recettes prévisionnelles de la valeur de la taxe pétrolière ont reculé à 1.842 milliards de dinars contre 2.613 milliards de dinars durant la même période de l'année 2014, soit une baisse de 30%. M. Khebri a précisé que la production globale en hydrocarbures a atteint 147 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) durant les neuf premiers mois de 2015, tandis que la consommation nationale en énergie a augmenté, en septembre dernier, à 43 millions de TEP. La consommation en gaz naturel a connu une hausse avec 30 milliards de mètres cubes durant les neuf premiers mois de l'année en cours. Le ministre a par ailleurs évoqué les perspectives du secteur à moyen terme. Un programme ambitieux a été élaboré visant à répondre aux besoins du marché national en produits énergétiques et à augmenter les recettes des exportations à travers l'élargissement des activités d'exploration et d'exploitation, a-t-il précisé. Ainsi 124 puits devraient être réalisés annuellement dans le cadre de ce programme pour la période 2015-2019. Il sera également question du développement des activités manufacturières dans le cadre du programme de réhabilitation et de modernisation des raffineries et la réalisation d'unités nouvelles outre le développement des industries pétrochimiques. M. Khebri a fait savoir que "NAFTAL a programmé plusieurs projets visant à augmenter les capacités de stockage et de distribution ainsi que l'amélioration de la qualité du service public à travers la réalisation de nouveaux centres de stockage, de pipelines et de stations de distribution". Concernant les investissements en hydrocarbures, M. Khebri a indiqué qu'un montant de 90 milliards de dollars avait été consacré à la période 2015-2019, dont un taux de 71% réservé aux activités de recherche et de prospection et 29% aux activités manufacturières, au transport au pipeline et à l'industrie pétrochimique. Le responsable a révélé le lancement d'un programme ambitieux pour développer les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique basé sur la diversification des sources d'énergies renouvelables à travers la réalisation de stations solaires, des fermes éoliennes et de stations hybrides. Il prévoit la production de 22.000 mégawatts à l'horizon 2030, ce qui portera la part de la production nationale en électricité de sources renouvelables à 27% d'ici 2030, précisant que cette situation permettra de subvenir aux besoins croissants du marché national en électricité et de préserver les ressources du pays en hydrocarbures, en assurant quelque 120.000 postes d'emplois directs et indirects. Le secteur, a-t-il indiqué, poursuivra la mise en œuvre du programme de promotion de maîtrise et de rationalisation de l'utilisation de l'énergie, à travers la généralisation de la mise en œuvre de l'efficacité énergétique dans les infrastructures et habitations, à travers l'isolation thermique de quelque 100.000 habitations/an, la distribution de 10 millions d'ampoules à basse consommation/an et l'équipement de près de 50.000 véhicules/an en gaz de pétrole liquéfié (GPL). Lors du débat, les députés ont évoqué plusieurs questions portant essentiellement sur la révision d'une éventuelle hausse des prix sur certains produits énergétiques et l'introduction des techniques d'exploitation des énergies renouvelables lors de la réalisation des projets de construction des logements.