Le centre d'instruction spécialisé en renseignements et sécurité d'Arzew (Oran) relevant de la deuxième région militaire a été baptisé, lundi, au nom du chahid Benzair Benyebka dit "Si Belkacem". Cette cérémonie a été présidée par le commandant adjoint de la 2e RM, le général-major Mustapha Smaili qui a rappelé, dans une allocution, que la baptisation de cette structure intervient en application des décisions du vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d'armée Ahmed Gaid Salah. Le général-major Mustapha Smaili a également souligné que le chahid fut un des hommes honorables qui ont accompli convenablement leur devoir pleinement en sacrifiant sa vie pour le recouvrement de la souveraineté de l'Algérie, déclarant "par fidélité nous devons les remémorer et perpétuer leur mémoire surtout en ce mois sacré de novembre. Il a ajouté que la baptisation des structures militaires de la 2e Région militaire aux noms de chouhada est un grand honneur et en même temps une grande responsabilité nécessitant des éléments de l'ANP plus de sacrifices par fidélité au chahid et ses compagnons et pour une Algérie sécurisée et prospère. La baptisation de cette structure au nom du chahid Benzair Benyebka, qui a entamé son action militante en inculquant à ses compagnons et proches le patriotisme et en fournissant des informations aux moudjahdine avant de prendre les armes et participer à plusieurs batailles, "est une concrétisation de son rêve et celui de ses compagnons". A noter que ses petits enfants se trouvent dans ce centre comme cadres et stagiaires. L'intervenant a appelé les jeunes à fournir plus d'efforts pour rester fidèles aux principes et valeurs des martyrs tombés au champ d'honneur pour l'indépendance du pays. Né le 31 juillet 1907 à Arzew, Benzair Benyebka a suivi ses études à l'école coranique de cette ville, pour y rester jusqu'à l'âge de 39 ans. Il fut appelé "El Badis" en référence au cheikh Abdelhamid Ibn Badis, enseignant la pensée de cet illustre uléma à ses amis et ses proches. Refusant le service militaire obligatoire dans l'armée française, il fut incarcéré à la prison militaire de Sidi El Houari. En sortant de cette prison après la fin de la deuxième guerre mondiale, il resta attaché à son militantisme au sein du Mouvement de triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Après le déclenchement de la guerre de libération nationale, le chahid a joué un rôle important en fournissant à l'Armée de libération nationale dans la région d'Oran argent et renseignements et mobilisant la population à adhérer à la révolution de novembre, avant de rejoindre, en 1956, les rangs de l'ALN dans la 3ème zone. Il fut gravement blessé dans une bataille et activement recherché par l'administration coloniale. Arrêté par la police coloniale en 1958 lors d'un violent accrochage, le chahid a été sauvagement torturé et pendu dans une ferme.