Un réseau d'accompagnement technique au profit des agriculteurs sera mis en place d'ici la mi-décembre pour la modernisation du secteur, a indiqué, mardi, le ministre de l'agriculture, du développement rural et de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi. Il s'agira d'établir un nouveau système d'appui-conseil décentralisé en mesure d'accompagner efficacement la modernisation et l'intégration des filières stratégiques essentiellement (lait, céréales, viandes rouges... ). "Avant le 15 décembre, nous aurons un nouveau système d'accompagnement technique, une sorte de plate forme d'appui conseil, axé autour des organisations interprofessionnelles, des agriculteurs et investisseurs", a indiqué M. Ferroukhi lors d'une conférence de presse tenue en marge d'un atelier de réflexion sur l'innovation et le transfert technologique dans le secteur agricole. "Nous avons besoin aujourd'hui de nouvelles connaissances et techniques pour intensifier la production et gérer les grandes exploitations agricoles et d'élevage", selon lui. A ce propos, il a particulièrement insisté sur la nécessité de changer l'ancien système d'accompagnement basé sur les capacités et les moyens du secteur public (administration, instituts...) pour aller vers un système où les opérateurs privés seront également associés. Ce changement est d'autant plus nécessaire que le secteur est appelé à contribuer davantage à la croissance économique, en allant vers des systèmes de production intensifs et intégrés afin d'augmenter les rendements, a-t-il poursuivi. Désormais, les projets agricoles devraient être de plus en plus intégrés, en incluant tous les aspects pouvant améliorer la production agricole comme les techniques modernes de culture, de gestion d'exploitations de transformation voire même de commercialisation, a détaillé M. Ferroukhi notant que le "temps presse" face à l'urgence de la diversification de l'économie nationale. Pour mettre en œuvre ce nouveau système d'appui technique, le ministre a appelé toutes les organisations professionnelles, dont les chambres d'agriculture, les associations et les comités interprofessionnels, à constituer des réseaux d'accompagnement technique au niveau local afin de "libérer les initiatives, diffuser l'information sur les bonnes pratiques et mettre en valeur les expériences réussies". Il a aussi exhorté les cadres de son secteur et des chambres d'agriculture de wilaya "de sortir des bureaux et d'aller sur le terrain" pour être à l'écoute et au service des agriculteurs. Il s'agit aussi de valoriser les expériences de certains investisseurs privés qui sont parvenus à la constitution de réseaux de filière notamment dans la céréaliculture à Constantine, le lait à Blida et les fourrages en intégrant l'aspect appui conseil au sein de leurs projets respectifs. Pour monter ce nouveau système, le secteur va s'appuyer également sur le programme d'action réalisé avec le Fonds de l'ONU pour l'agriculture (FAO), qui a été élaboré en 2014 mais sans être mis en œuvre jusqu'à ce jour.