Le ministre de l'Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb, a appelé, mardi à Alger, les opérateurs suisses à transformer leur réussite commerciale en Algérie en investissements. "Les grands groupes suisses font de bonnes affaires en Algérie. Nous sommes ravis de les voir réussir. Mais nous voulons, en même temps, que cette réussite commerciale s'engage résolument sur la voie de l'investissement", a souligné M. Bouchouareb lors d'une rencontre économique algéro-suisse qui a regroupé des hommes d'affaires des deux pays en présence de la secrétaire d'Etat suisse à l'Economie, Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch. Selon lui, l'Algérie et la Suisse ont toujours entretenu d'"excellentes" relations politiques auxquelles devraient correspondre des relations économiques tout aussi "fructueuses". "J'attends du concret de la part des opérateurs et de leur sens des affaires pour saisir les opportunités qui se présentent", a insisté le ministre, citant particulièrement les filières de la production pharmaceutique, des transports, de l'agro-alimentaire et des services. Dans ce sens, M. Bouchouareb a soutenu que par-delà le marché domestique, les opérateurs des deux pays peuvent construire ensemble d'"excellentes passerelles" vers les marchés de l'Afrique et de toute la région. "Vous disposez de l'excellence dans de nombreux domaines qui nous intéressent et nous sommes, en contrepartie, une excellente opportunité", a-t-il souligné. La secrétaire d'Etat suisse à l'Economie a estimé, de son côté, que l'Algérie avait le potentiel de devenir une plateforme tournée vers l'Afrique dont les besoins en développement économiques sont immenses. Toutefois, le niveau des échanges et d'investissement reste très faible entre les deux pays puisque les entreprises suisses ne représentent que 0,5% du total des investissements étrangers en Algérie. Mme Ineichen-Fleisch a expliqué cette situation par la méconnaissance du potentiel et des avantages comparatifs de l'Algérie. "Les entrepreneurs suisses ne sont pas suffisamment informés des développements qui favorisent l'investissement en Algérie", a-t-elle reconnu. Le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, a souligné la nécessité d'inverser la tendance actuelle des échanges commerciaux entre l'Algérie et la Suisse ainsi que la nature de leurs partenariats d'affaire. "Il s'agit plutôt de développer, avec le savoir-faire suisse, nos capacités productives et de coopérer ensemble afin de réaliser un niveau appréciable d'intégration et de diversification de notre économie, orientée aussi vers l'exportation, a-t-il avancé. Les opérateurs des deux pays sont, alors, appelés à réfléchir à des "investissements d'avenir" au degré d'intégration exponentiel, centrés sur les secteurs industriels et de services à haute technologie et à forte valeur ajoutée, a-t-il poursuivi.