Unis) - Le Conseil de sécurité a adopté jeudi une résolution proposant de renforcer la "présence" de l'ONU au Burundi, ce qui pourrait mener au déploiement de Casques bleus pour apaiser les violences. La résolution appelle au dialogue "d'urgence" entre pouvoir et opposition, et réaffirme que la Conseil a "l'intention d'envisager des mesures supplémentaires" contre les fauteurs de trouble mais ne va pas jusqu'à parler explicitement de sanctions. La résolution invite l'ONU à "déployer une équipe au Burundi" pour coopérer avec le gouvernement et l'Union africaine afin de "mettre au point des options susceptibles de traiter les problèmes politiques et de sécurité" dans le pays. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon devra rendre compte de la situation au Conseil dans les 15 jours et notamment lui "présenter des options sur une présence future de l'ONU au Burundi". Selon l'ambassadeur britannique Matthew Rycroft, qui préside le Conseil en novembre, l'ONU étudie la possibilité de faire venir des Casques bleus depuis la République démocratique du Congo (RDCongo) si la situation devient incontrôlable et risque de mener "dans le pire des cas à un génocide". L'ONU maintien en RDCongo une mission de maintien de la paix (Monusco) dotée de 20.000 hommes et d'une force de réaction rapide. Il faudrait cependant une autorisation du gouvernement burundais ou l'adoption d'une résolution contraignante du Conseil pour en arriver là, ce qui semble difficile pour le moment. Une autre option selon des diplomates serait de déployer une coalition de soldats de plusieurs pays de l'Union africaine. Le Burundi est sorti il y a moins de 10 ans d'une longue guerre civile qui a fait quelque 300.000 morts entre 1993 et 2006. Au moins 240 personnes ont été tuées et plus de 200.000 personnes ont quitté le pays depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril qu'il briguait un troisième mandat, jugé anticonstitutionnel par l'opposition. M. Nkurunziza a été réélu en juillet lors d'un scrutin controversé, qui n'a pas apaisé les violences.