Des milliers de personnes ont manifesté samedi après-midi à Madrid pour réclamer au gouvernement espagnol l'annulation de "la déclaration de la honte" signée à Madrid en 1975 et qui a permis l'invasion marocaine des territoires sahraouis. "L'Etat espagnole doit payer sa dette envers le peuple sahraoui", "l'Espagne complice de l'occupant Maroc", scandaient les manifestants, qui ont démarrés de la place d'Atocha, au centre Madrid, appelant également à l'annulation de "la déclaration de la honte, tâche noir de l'histoire du pays." La marche de solidarité avec les Sahraouis a pris fin devant le siège du ministère espagnol des Affaires extérieures et de la coopération. "Vive le Sahara occidental libre, pour le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui", peut-on lire sur les banderoles brandies par les participants à cet événement qui ont également scandé "pour une grande solidarité internationale avec le peuple sahraoui contre l'occupant marocain." Cette manifestation pour réclamer aussi le droit légitime à l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental a réuni des milliers de personnes venues d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et de toute l'Europe dénonçant les autorités d'occupation marocaine qui continue dans ses violations des droits de l'homme des populations sahraouies, la pratique de la torture, le pillage des richesses des Sahraouis et appelant le gouvernement espagnol à "assumer ses responsabilités historiques dans ce conflit". Ils réclament, à cet égard, l'élargissement de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), à la surveillance et la protection des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés. Cette manifestation à Madrid, "qui a réuni un nombre impressionnant de personnes est un message claire destiné aux Nations Unies, à l'Espagne, à la France et à l'occupant marocain pour mettre un terme à la souffrance du peuple sahraoui", a déclaré à l'APS, José Sanchez, militant cubain soutenant la cause sahraoui. L'occasion aussi, affirme Ignasio Ramirez, membre de l'association cubaine de soutien avec le peuple sahraoui, "pour exiger la libération de tous les prisonniers sahraouis, détenus dans les prisons marocaines." La manifestation était organisée en parallèle avec la 40e édition de la Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), présidée par Pierre Galand, qui a exhorté, I'Etat espagnol a assumer ses responsabilités morale, historique et politique envers le peuple sahraoui qui lutte pacifiquement pour arracher son indépendance depuis 40 ans. Les participants à cette conférence ont souligné lors de leurs interventions la nécessité d'une solution juste et définitive au conflit du Sahara Occidental, en soutenant que cet élan de solidarité international avec le peuple sahraoui réuni ces deux jours à Madrid "réaffirme avec force sa solidarité avec sa lutte de 40 années pour son indépendance sous la conduite du Front Polisario, son unique et légitime représentant". Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.